L'histoire :
Lorsqu’on grandit entouré de 6 sœurs et que très tôt on a le bas ventre tourmenté, la vie devient rapidement un douloureux calvaire. Surtout si, qui plus est, on est affublé d’un odorat surpuissant : vivre parmi leurs effluves intimes aiguise bien vite un appétit sexuel débridé. Quoi de plus naturel alors que de se retrouver dans un vestiaire sportif féminin pour dérober avec avidité dessous encore imprégnés d’odeurs humides des efforts récents : une triste addiction, qui peut conduire à la folie. A moins que… D’autres ont, depuis toutes petites, la passion des délicates toisons. Celles des fourrures de leurs peluches tout d’abord, pour finir par faire glisser les menottes sur le torse de mâles puissants et velus… L’oreille, quant à elle, n’a pas son pareil lorsqu’elle perçoit des sons enivrants qui font chavirer les belles en une transe, dont l’épicentre se trouve blotti au creux de leur giron… L’œil, éduqué de bonne heure, se révèle être un très bon compagnon… Celui qui vole aux autres leurs plus intimes secrets : vissé derrière la serrure d’une chambre, d’une salle de bain ou de la cuisine d’une maisonnée, il règne sur un univers d’indiscrétions sans fin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ne vous y trompez pas : cet album est une BD érotique tendance soft-porno… un point c’est tout ! Que les hermétiques passent leur chemin. Pas la peine, effectivement, de chercher au cœur de ces 9 saynètes de quelconques paraboles évasives ou des métaphores alambiquées… vous n’en trouverez que pour vous donner une bonne grosse excuse (du style : c’est original comme approche, n’est ce point ?). En revanche, si vous assumez votre goût pour les courbes fessières et les rondeurs mammaires, vous serez servi. Il faut bien reconnaitre, en effet, que ce bougre d’italien à un joli coup de… pinceau. De manière douce, voire presque enfantine, il promène ainsi son crayon de planche en planche, avec habilité, en prenant soin de ne jamais nous faire sombrer dans la vulgarité, la grossièreté ou le scabreux. Certes, l’intrigue est très maigre et met en valeur quelques perversions, mais grâce au regard de Giuseppe Manunta, on est jamais réellement choqué. Au pire simplement peu intéressé. Pour ceux qui le seraient, au contraire, sachez que le napolitain n’a pas dit son dernier mot, puisque le travail présenté dans Les 5 sens d’Éros jouera les prolongations chez le même éditeur avec Souvenirs de jeunesse et Quand Cupidon s’emmêle : tout un programme… en carré blanc, ça va de soi !