L'histoire :
En ces temps de révolution et de jacobinisme, les castes sont de plus en plus menacées, la noblesse fuyant vers l'Allemagne et l'Autriche. Au sein des Aphrodites, société secrète à seule vocation de plaisir, les usages et les conventions s'en trouvent modifiés. Pourtant, l'intendante Mme Durut tient bien les comptes de la maison et du personnel. Loulou, son protégé, se livre en coulisse à une petite partie avec Zoé, suscitant une vilaine jalousie chez les voyeuses. Zoé, pour ce forfait, devra cent cinquante louis. Une étrange personne se présente alors à l'entrée de l'hospice. Ce visiteur souhaite rencontrer Mme Durut, pour lui donner une lettre. Entre gamahuchages, plaisirs masqués et délicieux petits stratagèmes d'alcôves, les libertins vont se livrer sans retenue aux plaisirs de l'intrigue et du mensonge dans un tourbillon de sexe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adaptées d'une œuvre d'Andréa de Nerciat, écrivain du libertinage joyeux et convivial, humaniste et hédoniste, Les Aphrodites nous plongent une deuxième fois au cœur de cette société secrète, en marge de la Révolution Française, où il est davantage question de plaisirs individuels que de réflexion collective. On retrouve dans ce second tome les qualités et défauts du premier. Côté atouts, le dessin signé Emmanuel Murzeau rend encore toute sa grâce au texte de Nerciat : élégance et sensualité viennent bercer le quotidien alléchant des convives, entre intrigues et mensonges, malgré une mise en couleurs un peu terne et monotone. En revanche, le scénario nous ennuie toujours autant, non pas à cause du vocabulaire daté (souvent amusant et digne d'intérêt pour nous modernes : viendrez-vous gamahucher, amphigouri au petit vit ?), mais par la surabondance de dialogues qui lestent le rythme et émoussent notre intérêt. Reste une question : le roman de Nerciat était-il propice à une adaptation BD ? Sans doute, mais jouant l'économie de mots et suggérant davantage, alors, pour plus d'efficacité. Bilan : moins de palabres et plus d'action aurait été salutaire. Frustrant.