L'histoire :
Une vielle dame vient s’entretenir avec Madame Fleury d’un sujet grave. Elle raconte son passé à l’époque où elle a rencontré son mari qui allait ruiner sa vie. Ils étaient pourtant tous deux issus de familles aisés et leurs liens semblaient forts. Même son mari faisait belle figure en public. Mais il se servait souvent de sa compagne comme trophée ou faire-valoir. De sorte qu’elle n’était jamais libre d’aller où elle le souhaitait et devait sans arrêt se plier à son emploi du temps. Pire : il la maltraitait en privé et la traitait comme une simple traînée. Avoir une enfant pouvait changer les choses... du moins c’est ce qu’elle espérait. Mais rien n’a changé. Au contraire, ce salaud a enlevé son enfant, ce qui a fini par la faire plonger dans la folie. Internée dans un sanatorium, elle a mis de longues années pour se remettre d’un tel choc. Elle s’était accrochée à la vie en pensant à sa fille qu’elle ne pouvait plus voir, la petite Edith. Elle sait juste une chose : quand son mari l’a enlevée, il l’a aussitôt abandonnée. Les hommes restent lâches jusqu’au bout… Et il l’a laissée à l’entrée du fameux établissement des Fleury.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici la conclusion de l’excellente série Les arcanes de la maison Fleury et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on termine en beauté ! Garbiele Di Caro, loin de se rendre la tâche facile, continue de déployer une intrigue dense et complexe. Ce thriller joue sur de très nombreux tableaux : les allusions historiques fortes, la magie et les rites sataniques, l’espionnage, la guerre des classes… On reste admiratif de cette complexité savamment orchestré. De plus, l’intrigue monte petit à petit en puissance jusqu’à atteindre un climax étonnant où la vérité, là aussi complexe, se dévoile de façon étonnante. Ce mélange de mystère à la Harry Dickson ou à la Gaston Leroux et cette atmosphère crasse et inquiétante à la Jack l’Eventreur est saisissante. Sans compter des textes d’une intelligence rare, superbes réflexions sur la nature humaine et le mal qui plane sur notre monde. On est donc loin d’un porno outrancier et même si les scènes de sexe sont très crues, elles sont parfois superbes de poésie ou tout simplement révélatrices de femmes soumises aux désirs égoïstes d’hommes riches. Le tout se double de l’élégance raffinée des dessins de Di Caro qui apporte en plus beaucoup de profondeur à chacun des personnages, que ce soit le fascinant Jerkins, l’ombrageuse Marianne ou l’énigmatique Pearl. Les Arcanes ont parlé et ont livré tous leur secrets pour notre plus grand bonheur.
