L'histoire :
Le roi Shahriyar a peut-être enfin trouvé le réconfort dans les bras de la belle Shéhérazade, la fille du Vizir. Toutes les nuits, ils s’adonnent ensemble au plaisir et la souffrance du roi part voluptueusement dans les bras de sa nouvelle compagne. Malgré tout, ses humeurs changent vite et il est parfois sujet à l’abattement et en proie à de sombres réflexions. Le huitième jour, un événement change tout. Shéhérazade est au plus mal, avec une forte fièvre. Elle doit être alitée. Afin d'éviter tout risque pour le roi, les médecins interdisent au couple de se voir. Shahriyar doit se résigner. C’est acceptable au début, mais plus les jours avancent et plus il devient sombre et pensif. N’y tenant plus, Shéhérazade brave l’interdit, s’apprête pour celui qu’elle aime, et se présente dans sa chambre malgré l’interdiction. Elle s’arrête sur le pas de la porte, horrifiée : Shahriyar n’est pas seul. Deux esclaves nues se trouvent dans sa couche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les célèbres Contes des mille et une nuits regorgent d’histoires, une véritable mine d’or pour quiconque voudrait s’en inspirer. Trif l’a bien compris et adapte donc en deux tomes la destinée de Shéhérazade. Résumer toute la densité et la profusion d’une œuvre mythique en deux volumes, c’est une sacrée gageure ! Pourtant, l’album se savoure délicieusement, presque autant que si l’on était le roi Shahriyar, buvant les paroles de sa compagne. On suit donc en fil rouge l’histoire d’amour difficile entre le roi et sa femme, tout en découvrant les histoires qu’elle lui raconte. Trif n’en présente ici que deux (sur les 1001 récits qui ont été inventés...), mais ils sont d’une puissance et d’une beauté exceptionnelles. La destinée d’Agib, isolé sur une île au milieu de 40 vierges, ne manque pas de piquant ; mais celle de l’esclave et du tigre est encore plus marquante. L’érotisme est de mise, bien entendu (on est chez Tabou, enfin !), mais à l’image de l’album, il est plein de finesse et terriblement séduisant. La beauté des textes, la sensualité du dessin et le réalisme envoûtant des couleurs redorent ce texte oriental ancien, à l’image de la superbe couverture dorée. On aurait bien voulu tous les autres récits de la princesse Shéhérazade, quitte à en faire plusieurs tomes, tant l’adaptation est de qualité. Malheureusement, toutes les meilleures histoires ont une fin...