L'histoire :
Sonia et Alicia ont pris une grande décision : vivre en appartement ensemble, pour devenir indépendantes ! Ras-le-bol des parents qui sont toujours sur leur dos ! Elles ont un entretien avec un propriétaire qui loue un appartement en centre ville. Malheureusement, elles comprennent très vite que la vie ne sera pas aussi simple que prévue. En effet, le prix demandé est exorbitant et il faut en plus donner trois mois de loyer d’entrée ! Quand il les voit, le propriétaire se laisse attendrir et accepte de leur accorder une baisse du prix... mais cela s’annonce compliqué quand même. Il va donc falloir qu’Alicia et Sonia se trouvent un travail rapidement pour payer l’appartement. Alicia trouve un magasin de vêtements pour être vendeuse, mais l’entretien d’embauche tourne rapidement à l’inattendu ! Sonia, elle, croise un beau mec et le suit tout au long de son parcours. Il rentre dans un salon de tatouage et Sonia fait de même. Les tatoueurs pensent qu’il s’agit de la nouvelle tatoueuse russe qui doit arriver d’ici peu. Bref, voilà que Sonia se retrouve tatoueuse sans même jamais avoir pratiqué une seule fois cet art...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures très coquines d’Alicia et de Sonia continuent dans ce deuxième opus. Cette fois, nos étudiantes ont passé un cap : finies les années d’étude et d’insouciance (mais pas d’innocence !), les voici propulsées dans la réalité du quotidien. Payer son loyer, aller au travail et faire les tâches de tous les jours : la barbe ! Imaginez deux nymphomanes jetées en pâture dans le monde moderne et vous pourrez à peu près imaginer les scènes chaudes de cet album. L'auteur espagnol Manolo Carot enchaîne les petites histoires sur cette base et, non sans humour, décrit la difficulté de vivre de ces deux « princesses ». Tout est bon pour gagner un peu d’argent et chaque saynète est ponctuée de scènes de sexe osées et sans détour. Le mélange de pornographie et de réalisme est presque dérangeant parfois, tant le message est ambigu. Il ne faut pas regarder la morale si l’on veut profiter du spectacle. Il faut dire que nos héroïnes se muent presque en prostituées pour gagner quelques euros. Un sujet qui est pourtant parfois patant dans notre monde actuel... mais nous n'évoluons tout de même pas ici dans une diatribe sociale. Si certains passages sont carrément « festifs » et prônent le sexe et le plaisir, d’autres mettent mal à l’aise avec l’idée que la femme n’est qu’un objet qui doit utiliser son corps pour obtenir ce qu’elle veut, qu'il s'agisse d’un entretien d’embauche ou d’un deal foireux. Moins léger et moins fin que le tome précédent, celui-ci est beaucoup plus court… un détail qui ne plairait pas à Sonia, car comme chacun sait, ce qui est long est bon ! Même le graphisme est moins puissant que le précédent. Le trait de Manolo Carot est toujours aussi appétissant, avec ses créatures plantureuses et faussement ingénues, mais l’encrage très sombre gâche un peu la beauté du noir et blanc. Le tout plaira tout de même aux amateurs.