L'histoire :
Elisabeth est sur la route et elle écoute la radio. L'émission évoque les fantasmes sexuels de chacun. Selon le présentateur et le spécialiste, les femmes rêvent de passer à l'acte, tandis que les hommes ont des fantasmes liés au statut de la femme : l'infirmière, l'auto stoppeuse... Or justement, Elisabeth voit une auto-stoppeuse sur la route. Elle s'arrête pour prendre la personne à bord, mais cette femme, dont le visage est caché par une capuche, est énigmatique et parle peu. Elle demande à être arrêtée sur un chemin au milieu des bois. L'auto-stoppeuse se précipite alors dans les bois et Elisabeth, intriguée par son comportement étrange, décide de la suivre. Elle est comme prise par un tourbillon et se retrouve rapidement nue, sans qu'elle comprenne comment ni pourquoi. La fille lui fait face, elle aussi entièrement nue. Elles s'embrassent et Elisabeth sombre dans un délice de voluptés et de désirs. Un homme la pénètre sans même qu'elle s'en rende compte. Puis, elle se réveille... en train d'écouter la radio expliquer les fantasmes de chacun...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fantasmes sont souvent capricieux et intimement liés à l'imagination. Ici, Lilian Coquillaud les explore par petites touches... bien placées et bien senties ! Au gré de petites histoires modernes, on suit le destin de femmes qui s'abandonnent au plaisir et à la rencontre inédite et excitante. Matinée parfois de fantastique, on a l'impression de lire les contes d'Hoffman version érotisme contemporain. Les femmes sont tantôt des succubes, tantôt des femmes chats ou encore des tentatrices quasi démoniaques. Quelques saynètes sont également très réalistes et mettent en scène des situations très crues, comme celle d'un voyeur qui se délecte du spectacle de sa voisine qui s'habille légèrement. Chaque récit se termine par une chute plutôt originale, même si le procédé classique du rêve revient plusieurs fois. Normal : on est dans le fantasme ! Cette belle quête du plaisir est incarnée par un dessin atypique et porteur. Le trait est ciselé et joue à la fois sur des détails flous et en mouvement et des scènes travaillées et belles. L'évanescence de chaque fantasme prend forme et chair avec un graphisme envoûtant et chaleureux. La réunion des corps est poétique et enflammée, même si elle est trop peu suggestive. Laissez vous enflammer par votre imagination...