L'histoire :
En pleine première guerre mondiale, à Paris, la jeune Jeanne Hébuterne vit chez ses parents. Elle partage son temps entre ses études à l’académie Colarossi et ses séances de pose chez Senseï Fujita. C’est un artiste japonais venu à Paris pour faire mûrir sa peinture. Un soir où elle pose chez lui, Senseï lui parle d’un de ses amis, « Modi », Modigliani, un peintre aussi. Quelques jours plus tard, à la brasserie de la Rotonde, Jeanne et son amie Gégé, par l’intermédiaire de Senseï, font la connaissance de Amedeo Modigliani. Après quelques verres, le peintre se sent inspiré par le visage de Jeanne, à qui il demande la permission de faire son portrait. Ainsi, ils se mettent à l’écart de la foule à l’étage, une façon de faire plus ample connaissance. Les jours passent, Jeanne poursuit ses activités mais le soir venu, elle rend visite à Modigliani afin de lui servir de modèle. Jeanne est très attirée par ce drôle de personnage, gentil, troublant mais porté sur l’alcool. Le jour suivant, Modigliani attend Jeanne devant l’académie. Ils passent trois jours et trois nuits dans une mansarde, sans prévenir personne. Ainsi commence leur relation passionnelle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce roman graphique de Nadine Van Der Straeten est très révélateur de la relation très courte mais passionnelle entre Jeanne Hébuterne et le peintre Modigliani. L'autrice construit son récit en sept chapitres, chacun consacré à une période de la vie de Jeanne avec le peintre. Van Der Straeten développe leur relation passionnelle complexe dans les détails, une liaison en dehors des schémas de l’époque, notamment pour Jeanne qui est issue de bonne famille. Elle montre aussi le caractère du peintre, son comportement, ses frasques, mais surtout son addiction à l’alcool, très destructeur pour construire une famille. Ces chapitres s’écoulent sur les trois dernières années de la vie de Jeanne, qui se terminera en tragédie : le suicide, après la mort de Modigliani, de tuberculose. Ce roman graphique est en noir et blanc, Nadine Van Der Straeten utilise un style graphique réaliste maîtrisé pour son récit. Son dessin accompagne le lecteur, on plonge facilement dans ce parcours de vie éphémère de Jeanne, un destin de vie brisé proche de la tragédie grecque. En fin d’album se trouve la note de l’auteur et ses explications sur les parti-pris de ce roman graphique.
