L'histoire :
Raffini se réveille plus que bougon, après avoir fait un rêve aigre-doux. Il a rêvé de sa vie d’avant, lors de ses premières années de couple dans le petit pavillon de Besançon qu’il louait avec son ex-femme Denise, alias Nini. Et si le réveil est aussi rude, c’est parce qu’aujourd’hui, c’est le jour de l’enterrement de Denise. Donc retour à Besançon, pour Raffini. A la descente du train, il est accueilli par son ancien pote et collègue policier Martin. Ce dernier l’emmène visiter la boutique d’antiquaire de Denise, là où elle a fait la chute qui lui a été mortelle dans l’escalier. Les réflexes professionnels de Raffini l’amènent à tout observer. Les babioles à vendre, la bouteille de gin vide (Denise était devenue alcoolique), l’encadrement de leur photo de mariage… mais aussi l’ampoule du palier mal vissée, et qui a sans doute conduit à la chute mortelle de Denise. Dans un mauvais polar, cela pourrait presque expliquer un crime. Mais ici, personne ne pouvait en vouloir à Nini, qui ne possédait rien et ne nuisait à personne. Le lendemain matin, à l’enterrement, Raffini apprend que Nini avait un nouveau compagnon, un ancien militaire appelé Lescure. Puis il passe la journée à se morfondre de ses souvenirs. C’est le lendemain, au moment de libérer l’hôtel, que Martin l’appelle pour lui annoncer que Lescure vient d’être retrouvé assassiné d’une balle dans la tempe. Raffini est estomaqué. Cela remettrait-il en question la thèse de l’accident de Nini ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis sa création en 1980, les enquêtes du commissaire Raffini sont une bénédiction pour les amateurs de polar à l’ancienne, façon Maigret, Columbo ou Cinq dernières minutes. Ce nouvel opus de cette série au long cours d’un autre temps vous accrochera d’emblée d’autant mieux qu’il implique notre héros policier de manière intime : il semble que son ex-femme ait été assassiné. Sur le temps long de 3-4 jours d’enterrement, le policier quitte donc son terrain parisien pour sa ville de jeunesse, Besançon. Les décors provinciaux (vieilles demeures, moulin abandonné, coins de forêt, bistrots et hôtel de terroir…) seront ainsi le théâtre d’une enquête imprévisible, qui gagne progressivement en intensité et en dangerosité. Le scénariste Rodolphe prouve une fois de plus son talent pour le maintien du suspens et la cohérence d’ensemble d’une intrigue ponctuée de dialogues savoureux. Christian Maucler livre quant à lui de nouveau un élégant dessin réaliste en couleurs directes, plutôt centré sur les personnages, mais globalement à l’aise en toutes situations… sauf peut-être la pauvre Denise. Vivement la prochaine enquête. Longue vie à Raffini !
