L'histoire :
Zinzin est complètement cinglé et il est enfermé dans un asile. Prenant une mouche pour un éléphant, se cachant derrière son doigt ou tentant de trouver une clef à une porte qui n’existe pas, le pauvre Zinzin est décidément totalement fou ! Heureusement, il a des amis qui sont autant atteints que lui (sinon plus) : Neuneu pense qu’il est plusieurs dans sa tête ; Gaga se prend pour une vraie lady (Lady Gaga) ; et Fada est un gamin qui fait des bêtises qu’il est le seul à comprendre ! Du coup, les médecins ont fort à faire pour essayer de percer les délires de chacun et tenter de les aider malgré tout. Entre délires paranoïaques, troubles de la personnalité, imaginations délirantes et phobies improbables, cette troupe de joyeux drilles ne cesse de s’amuser comme des petits fous. Zinzin tente même de jouer le remake de la Grande Evasion et essaie de franchir le terrible portail d’entrée (même quand il est ouvert). Bienvenue chez les fous !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant toute chose, précisons : Tourbillon est une maison d’édition pour la jeunesse. Avec ce titre « façon OuiOui », on peut donc s’attendre à une énième histoire enfantine… mais on est très vite surpris par le parti-pris narratif adopté. Zinzin est en fait fou à lier et il incarne donc un drôle d’antihéros. Le début est à ce titre totalement détonnant et donne le ton particulier de l’album. Ainsi, Zinzin arrive dans une immense cour derrière une grille qui indique « Asile » ; il y observe des malades aux actions délirantes et s’exclame : « Il y a un monde de fous ici ! » Le reste est à l’image du début : déjanté et complètement loufoque. Les gags en une planche sont souvent très drôles et le lecteur rit de personnages qui rient eux-mêmes de delirium tremens, formant une joyeuse cacophonie. Le rythme est extrêmement rapide, ce qui correspond bien au format poche de l’album. On se sent entraîné dans un vrai tourbillon avec cette plongée dans la folie… Le dessin est lui aussi nerveux et minimaliste. L’ironie et l’humour noir sont légion, d’autant que la légion est commandée par Napoléon lui-même avec un entonnoir sur la tête. Au dessin, Benoît Perroud tente de varier les formes narratives et l’on passe allègrement d’une planche de bande dessinée traditionnelle à une illustration grande page commentée. A la longue, le procédé devient toutefois lassant : on a parfois l’impression de lire une mauvaise blague de Toto (qui serait devenu fou) tant le traitement de la narration est facile. Les ficelles humoristiques sont parfois trop grosses mais miment bien la folie des personnages. On pourra regretter que les procédés comiques se ressemblent autant entre les pages. Demeurent certaines scènes hilarantes : en effet, quoi de plus cocasse qu’un fou qui s’imagine des choses vraiment farfelues ? On a donc une série de situations décalées et hystériques qui provoquent le rire. Quand le fou est entouré d’autres fous, cela rend complètement Zinzin ! Une entreprise sympathique et complètement folle de rire d’un asile, une belle occasion de dédramatiser un contexte qui est loin d’être drôle.