L'histoire :
Marie Stuart devient reine de France à l’âge de seize ans en épousant François II de France. Elle descend directement du roi d’Angleterre Henry VII, ce qui fait d’elle la prétendante au trône légitime. De plus, elle est aussi, de naissance, la reine d’Ecosse. C’est déjà pour son âge une belle femme, brillante et pleine d’intelligence. Pourtant, son destin va connaitre de nombreux drames et rebondissements. Le trône d’Angleterre revient à une Tudor, la reine Elisabeth, une bâtarde…
Elisabeth Tudor, dit la bâtarde, voit sa mère se faire décapiter par le roi d’Angleterre, son père, Henry VIII. Enfant, elle ne va connaitre que l’enferment et les préceptes de l’Eglise. Cependant, son destin va la rattraper après la mort prématurée de tous les prétendants au trône d’Angleterre. Ainsi, elle devient reine mais va devoir affronter la seule personne capable de lui voler son trône, Marie Stuart…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nicolas Juncker présente un double album mettant en avant la vie de deux reines célèbres, liées par un destin exceptionnel. En effet, Marie Stuart fût reine de France et reine d’Ecosse, tandis que sa cousine et rivale Elisabeth prit le trône d’Angleterre. A l’aide d’un dessin au style graphique simple, il présente la vie de ces deux femmes racontée par les différents hommes qui les ont côtoyés tout au long de leurs vies. Selon le sens par lequel on débute le bouquin, on peut découvrir d’abord le cheminement chaotique d’une femme de pouvoir, Marie Stuart, qui cherche à tout prix à exercer son rôle de reine. De l’autre côté, une bâtarde à l’enfance très difficile, Elisabeth Tudor, devient la plus grande reine d’Angleterre, mais aussi la plus dure. Le parallèle fait entre les deux femmes et leurs destins hors du commun nous permet de mieux comprendre comment fonctionnait la monarchie de l’époque, les manœuvres politiques et surtout les complots. Surtout, Juncker s'est livré à un exercice de style remarquable et digne de l'Oubapo sur le plan de la construction narrative : la fin de l'un des récits fait écho au début de l'autre... et vis-et-versa (un palindrome, que ça s'appelle !). Au milieu, une double page centrale commune sert de clé de voûte. Une lecture « technique » (mettez les deux albums en parallèle) vous révèlera l'ampleur de la tâche à laquelle s'est confronté Juncker. La logique aurait voulu qu'un visuel de carte à jouer (la Dame de... Pique ?) serve de couverture. Son trait de dessin plein d’humour, stylisé et efficace, ajoute une touche amusante sur un récit tout de même dramatique. Les mises en scènes, les costumes et les décors sont bien réalisés et apportent une qualité supplémentaire à une majestueuse narration de l’histoire. Une façon ludique, donc, de plonger dans l’Histoire de France et d’Angleterre afin d’apprendre et de mieux connaitre les destins de monarques aux vies exceptionnels.