L'histoire :
Au milieu de la nuit, deux policiers sont appelés en urgence au domicile du caporal Bédian. Le militaire ne répond plus aux appels de la concierge de l'immeuble, qui a entendu des cris dans son appartement. En pénétrant les lieux, c'est une scène d'horreur qui attend les témoins : des restes humains sur une table, une assiette et des couverts. La caporal Bédian surgit de l'ombre et attaque les agents, pour être finalement maîtrisé. Le lendemain, un rendez-vous secret réunit le père Thoirnous, Hugo Masterian et le « docteur » Ivan Soltarief. La cellule Prométhée est reconstituée, pour aller chercher en secret les origines du meurtre sanglant. Les trois hommes vont utiliser les pouvoirs secrets de Soltarief qui peut plonger dans les souvenirs d'un homme, en apposant les mains sur ses tempes, et découvrir l'inimaginable. Le caporal Bédian n'est pas le seul à avoir perdu ses esprits et à avoir basculé dans la violence. En repartant d'une photo trouvée dans son appartement, la vérité historique va progressivement être révélée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n'est pas facile à une nouvelle série de trouver du premier coup le ton juste, qui combine à la fois les étapes du suspense, les caractères des personnages et une vision originale sur un contexte historique. Les membres de la Cellule Prométhée seront visiblement amenés à échanger des réparties drôles, un peu à la manière des personnages de films des années 50, tout en évoluant sur le fond des horreurs de leur époque. Le thème du cannibalisme, comme paroxysme des horreurs de la guerre, donne par exemple ici une profondeur au récit, surtout au travers des très belles pleines pages dessinées par James. Mais à ce stade, l'album hésite entre le ton distancié des membres de l'équipe, les dialogues parfois au second degré, et le descriptif très premier degré des scènes de crime. Une position entre deux qui ne permet pas vraiment de se situer, sachant que les deux auteurs d'ordinaire plutôt « indés » ne cherchent pas, a priori, à entrer dans les canons du récit formaté. Probablement le passage au 44 planches est-il aussi un défi de taille, que Patrice Larcenet et James ont rencontré sur ce projet, contraints dès la première page de suivre des codes narratifs ancrés dans l'esprit du lecteur. Il va certainement falloir attendre un épisode supplémentaire pour que cette Cellule Prométhée trouve son équilibre, probablement en donnant un peu plus d'espace aux dialogues entre les protagonistes...