L'histoire :
En l’an 1011, sur l’île de Rvahr, les Vikings affolés consultent leur chef Toubibdegard. Ce dernier est mort de froid et n’en peut plus de cette région glacée. Les habitants se plaignent d’un étrange phénomène : ils ont tous fait le même rêve la nuit dernière : chacun a rêvé de moutons, sauf Apar qui ne fait décidément rien comme les autres. Même le chef Viking se souvient d’avoir fait ce doux rêve d’être un mouton protégé du froid par sa chaude laine ! Les barbares ont un pressentiment et vont voir le sage Dahmar. Celui-ci les oriente vers un livre de prophétie. Dans ce livre, un passage annonce que le jour où tout le monde fera le même rêve, le volcan déversera sa lave sur le village et tous les habitants iront alors au Walhalla (le paradis des vikings). Pourtant, Dahmar est persuadé que le paradis est sur Terre. Pour sauver les siens, il organise une expédition afin de trouver la terre sacrée, le Walhalla…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nicolas Pothier, déjà scénariste de Ratafia, lance une nouvelle série humoristique en s’attaquant cette fois aux barbares mythiques, les Vikings. Dans ce premier épisode, les plaisanteries et calembours fusent dès le départ dans la vie bouillonnante du village viking. A la manière du grand René Goscinny, Pothier multiplie les jeux de mots bien préparés et les gags tonitruants. Beaucoup de personnages ont des noms à double sens (avec l’excellent jeu de mots sur le Viking « Apar ») et certains gags sont ébouriffants (« Ne pas croire au divin, c’est odieux ! »). Dans une veine très proche d’Astérix, il y a même quelques allusions au monde contemporain, offrant un décalage humoristique certain par rapport à l’époque de la bande dessinée. Ainsi on reconnaîtra facilement Christophe Lambert dans une scène géniale reprenant le cultissime Highlander. Pourtant, Pothier sait aussi faire avancer son intrigue et offre une véritable aventure dans cette quête de la terre sacrée des Vikings. Le ton devient de plus en plus sérieux au fil de l’album, même si le final réserve des moments d’humour bien sentis. L’équilibre entre le comique et l’aventure est ainsi parfait, imitant le canevas des Ratafia. Le dessin de Marc Lechuga, extrêmement vivant, rappelle lui aussi le grand Uderzo. Visages ronds, dynamisme des scènes et plans spectaculaires offrent un ensemble très réussi. Un album amusant et trépidant, digne successeur d’Astérix, par Toutatis ! Euh… par Odin pardon !