L'histoire :
Émile, Kevin et Juliette sont réduits au rang de sardines. Non pas qu'ils se prennent pour le poisson qui fraye allègrement en Méditerranée, mais plutôt parce qu'ils ont eu le culot d'entrer dans un bus un jour de grève à l'école. Non mais 'faut être complètement inconscient pour faire ça ! Ou alors être candide comme des gosses hauts comme trois pommes. C'est que les marmots ont de la suite dans les idées. Parce que leur maîtresse, si elle n'est pas à l'école, où peut-elle bien être, alors ? Au bord de l'apoplexie, Émile fait preuve d'une détermination implacable, malgré un poireau qui est sur le point de venir lui caresser les amygdales. Elle est certainement gentille, la dame au panier de légumes, mais faudrait pas pousser non plus...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Second volet d'une BD totalement atypique ! C'est d'ailleurs son point fort. Jeudi 17, c'est l'histoire de trois gosses attachants, qui ne comprennent pas vraiment ce qui arrive ce jour de grève. Ils ne vont pas s'arrêter à la fermeture de l'école, non, ils se font un peu de bile pour la maîtresse et vont se lancer dans une quête improbable : retrouver leur maîtresse qui n'est donc pas là. Inutile de vous dire que pour eux, ce pari un peu dingue vire à la grande aventure. Depuis le début de la série, Geoffreoy Rubbino a choisi d'adopter le point de vue des enfants, épousant ainsi l'imaginaire des gosses. Il s'amuse aussi avec des digressions récurrentes, car entre deux chapitres, on retrouve Dodo le pigeon. Bien sûr, le volatile ne se distingue pas par son intelligence, mais il vient scander les aventures des bambins comme une sorte de leitmotiv. On retrouve aussi quelques pages de gags muets : franchement hilarant. La recette de l'auteur reste donc la même : de l'humour et une sorte de candeur dans la narration, qui renvoie forcément à celle des enfants. On retrouve aussi ses tics (totalement assumés) d'écriture : amis des digressions en tous genres et renvois quasi systématiques à la marge ou en bas de page, vous serez ravis. Compte tenu des textes, on ne pourra pas lui reprocher de voler le lecteur : avec ses 108 planches, y'a de la matière ! Enfin, Antoine Poupart propose un dessin au style épuré qui va à l'essentiel. Il croque naturellement les trognes de bambins et s'autorise aussi quelques variations de style bien senties. Bref, si la BD qui sort des sentiers battus vous séduit, Jeudi 17 vous fait déjà de l'œil...
