L'histoire :
En 2372, la petite Mika n’a que 3 ans lorsque son père commet l’irréparable : croyant jouer à une simple partie de paint-ball, il flingue purement et simplement son adversaire dans un supermarché. Arrêté et condamné à la peine capitale, il est néanmoins recruté dans le plus grand secret pour faire partie d’une nouvelle génération de soldats. Pour la plupart enrôlés parmi les bagnards, ces guerriers high-tech n’ont pourtant plus d’humain que leurs cerveaux, que l’on a greffé à des corps blindés et robotisés. Etant donné que ces « droïdes » conservent leurs souvenirs et leur libre arbitre, et qu’un scandale éclaterait si cela venait à se savoir, ils sont munis d’un système d’autodestruction qui s’enclenche dès qu’ils s’approchent trop de la Terre. Car ils ont avant tout été créés pour être envoyés dans l’espace, plus précisément dans le système Aniccol. Leurs programmes les ont formés à combattre un ennemi extraterrestre redoutable, les müdes. Mika est étudiante lorsqu’elle apprend tout cela, grâce à une clé USB que lui abandonne un mystérieux individu cagoulé. Dès lors, elle ne vivra plus que dans un seul but : retrouver son père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand le scénariste de Slender Fungus, Antoine Ozanam, rencontre le dessinateur de Mâchefer, Sébastien Vastra, cela donne… un premier volet de pure SF, assez dense et fourmillant de références au genre. En résumé, et pour piocher dans le registre cinématographique, on pense à une sorte de mix entre Robocop, Starship troopers et Star Wars (soit 2 Verhoeven sur 3). Si le résultat n’innove pas totalement, il se laisse suivre avec un certain plaisir, ouvrant la voie à moult possibilités de développements. Car le scénariste se joue des clichés : sitôt qu’on croit tenir une piste, il change de norme et nous entraîne ailleurs. Il y a pourtant un double (léger) bémol à cette formule plutôt séduisante. Tout d’abord, cela se fait un peu dans le désordre chronologique – mais on finit par s’y retrouver. Ensuite, la psychologie des personnages a parfois tendance à « sonner » faux (cf le « management » de la petite troupe d’explorateurs). Soigné, détaillé et dynamique, le dessin de Vastra tient le rythme et s’adapte à merveille à ces changements de décorum. Engins, bestiaire, architectures, paysages telluriques et stellaires… tout cela reflète le fruit d’un joli boulot, qu’on se plaira à retrouver dans la suite…