L'histoire :
Catherine a grandi dans un village en Corse. Avec sa sœur jumelle, elles se sont épanouies dans la nature, se baignaient dans le torrent, partaient dans la forêt avec des allumettes et un opinel pour faire des cabanes, descendaient des collines dans des tonneaux… Jamais elles ne se sont fait mal. Quand elles rencontraient une copine avec une fracture, elles étaient mortes de jalousie. Adulte, Catherine habite à Paris. A la fin de l’été, sur le canal Saint-Martin, elle discute avec sa sœur de son mal de dos. Bloquée à tous les étages. Elle a le dos, la nuque et l’épaule bloqués… Elle fait le tour des médecins, de l’ostéopathe au généraliste, en passant par le radiologue. On décide de l’hospitaliser pour connaître l’origine de ces maux. Fin novembre, alors qu’elle n’arrive plus à monter ses escaliers, l’hôpital Saint-Ambroise l’appelle pour l’informer qu’elle peut entrer pour son check-up. Après ses examens, un groupe de médecins masqués lui annoncent qu’il y a un problème avec ses plaquettes. Quoi que ce soit, c’est grave. Catherine passe la nuit à chercher sur Internet… Le lendemain, le verdict tombe : leucémie. A 32 ans, le monde de Catherine s’effondre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Illustratrice en agence de presse et de communication par l’image, Catherine Pioli a vu sa vie basculer lorsqu’on lui a annoncé une leucémie, un cancer du système immunitaire. Alors qu’elle n’avait jamais été confrontée à la moindre maladie, voilà qu’elle se retrouve avec la palme d’or. Elle nous livre dans Globules et Conséquences une chronique de sa vie face à la maladie, avec lucidité, humour et pudeur. C’est un véritable reportage auquel elle se livre, à la fois sur la maladie mais aussi sur elle, sur ses réactions et sa capacité à se battre. Le ton est léger, mais le propos est souvent technique, et l’implicite dramatique. Car le lecteur le sait : on ne survit jamais longtemps à cette maladie. La mort plane sur le livre et c’est le décalage entre cette chape de plomb et la légèreté du propos qui crée de nombreux moments comiques. Pioli ne travaille pas par case, mais librement sur la page. Cela donne une belle fluidité à la narration et une liberté de ton et de lecture. Le trait est léger et la ligne claire, sans fioritures. Sa caricature des blattes, les cellules malades qui ont colonisé sa moelle, est savoureuse. A l’arrivée, elle a réussi à produire un beau livre, riche et léger à la fois, une belle chronique sur la maladie.