L'histoire :
Le petit Jacquou vit avec ses parents dans une ferme modeste, sur le domaine des Nansac. Réduits à la misère par l'exploitation de son travail par le propriétaire des terres, Martissou est contraint de braconner pour vendre ses prises, et gagner de quoi acheter un peu de farine pour les siens. Mais Laborie, le régisseur du comte, devine la raison pour laquelle le modeste père de famille n'est pas présent ce soir là à la messe. Il menace la mère de Jacquou, qui a eu le courage de refuser ses avances, de représailles. Et quelques jours plus tard, il vient ordonner à Martissou de tuer son propre chien, pour n'être plus en capacité de chasser. A contre-cœur, et pour protéger sa famille, le père décide d'éloigner l'animal en le confiant à un cousin, de l'autre côté du domaine. Mais chaque jour, l'animal traverse la forêt pour rejoindre les siens. Laborie le surprend et abat le chien d'une balle devant Jacquou et ses parents. Fou furieux, Martissou le tue à son tour. Bien vite, il est emprisonné et condamné au bagne. Jacquou n'a que sept ans, il va devenir un adulte bien plus tôt que prévu...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est clairement à destination des enfants que ce joli album a été conçu, pour permettre à un public renouvelé de découvrir la vie étonnante de Jacquou le Croquant. Un fils de paysan confronté trop tôt à des responsabilités d'adulte, dans une société injuste où le courage est la seule richesse des plus modestes. Le scénariste Christophe Lemoine parvient à découper un récit efficace, ce qui n'est pas une mince affaire pour traverser la vie du héros en seulement 48 pages. La dessinatrice Cécile, dans un style très influencé par l'animation, campe des personnages crédibles, expressifs, qui là aussi devraient plaire aux plus jeunes. Evidemment, la tension du récit souffre d'une condensation extrême, ce qui accentue le côté enfantin de son déroulement. La dimension purement sociale de la vie du héros, et ce qu'elle dit de son époque, sont également très peu présents. Ce n'est pas le propos des auteurs pour cet album joliment mis en images, malgré des couleurs qui ne rendent pas toujours justice à la profondeur des décors de Cécile.