L'histoire :
Jolin est un enfant roi dans tous les sens du terme. Fils du roi et de la reine d’une lointaine planète, il est frappé le jour de sa naissance par un fulgurant sortilège venu de l’espace. Cette malédiction lui donne le pouvoir de transformer en horrible créature tout être vivant qui lui apporte une quelconque contrariété. Evidemment, lorsqu’on est un bébé, il est bien difficile de se raisonner pour maîtriser ce don. Les premières personnes à en pâtir sont donc ses parents : atrocement enlaidie, sa mère se suicide et son père lui voue dès lors une haine farouche. Dès le plus jeune âge, son éducation se fait selon ses moindres désirs. Des savants ont beau se téléporter régulièrement à l’intérieur d’un robot en peluche pour éviter son courroux lorsqu’ils lui inculquent quelque enseignement nécessaire, c’est trop tard. Jolin est l’enfant le plus capricieux de la galaxie. Poursuivi par les soldats de son père à l’intérieur de son propre palais, il est soudainement protégé par une jeune femme, Dormoise, qui ne pâtit mystérieusement pas de son pouvoir. Dormoise tombe sous le charme d’un nain rachitique et laideron, que Jolin a bizarrement métamorphosé en bel apollon musclé. Elle explique à ce dernier qu’elle vient d’une autre planète, en mission, pour récupérer les sortilèges de son peuple disséminés aux quatre coins de la galaxie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une nouvelle fois, Jean-David Morvan a trouvé avec Jolin une idée de scénario originale et pleine de promesse. Ce gamin insupportable est responsable malgré lui de son propre malheur. La morale éducative de cette histoire est extrêmement adoucie par la légèreté de son traitement. Tout cela n’est après tout que le résultat d’une mésaventure extraterrestre que Morvan exploite avec beaucoup de rythme dans ce deuxième tome. Tout (re)commence par une baston-poursuite éffreinée pendant la première moitié de l’album. Puis vient le temps des révélations et des prises de conscience. Après avoir produits quelques BD érotique en Espagne et avoir collaboré au Sir Pyle du même scénariste et de José Luis Muñuera, Rubén s’impose donc comme dessinateur sur cette série. Son style est tout aussi énergique et clair que sur le premier tome. Les couleurs de Julien Loïs sont peut-être un peu flashy (surtout sur le vert pomme ; la double planche 18-19 en devient bien bariolée…), mais rien de bien gênant. Une BD plus subtile que le divertissement qu’elle procure ne le laisserait penser…