L'histoire :
Krän le barbare et ses gentils amis (un elfe, un nain, un centaure modifié, un garou et une couille) sont coincés au Nadaland, le territoire parallèle où se range automatiquement tout ce qui n’a plus d’utilité, tout ce qui est perdu ou oublié dans le monde normal. Leur quête consiste à en trouver la sortie et décrocher leur ticket de retour vers le royaume de Torgnol. Mais pour le moment, ils viennent de découvrir une salle monstrueusement gigantesque, où se trouvent moult morceaux de territoires inutiles. Par le truchement d’un ascenseur quelque peu brutal, ils se retrouvent à en fouler le sol, constitué de milliards de chaussettes (ce sont toutes les moitiés de paires qui manquent dans votre armoire). Le gardien de la salle, le nain bleu Mimollet, en a une rouge d’enfilée sur la tête et une autre en guise de culotte, ce qui le fait ressembler au grand Schtroumpf. Ils sont ensuite attaqués par Vanupied, un requin sanguinaire qui les accule en bordure de zone. Ils choient alors (toujours brutalement) sur un autre territoire… Pendant ce temps, Kunu a trouvé à se téléporter (au pif) dans une sorte de vaste donjon. Il y découvre un trésor fabuleux (en fait, là où arrivent tous les trésors perdus et engloutis). Il se croit riche, jusqu’au moment où il découvre que la salle est gardée par un dragon de 100 pieds de haut. En usant de rhétorique, Kunu parvient toutefois à s’approprier simplement le trésor et à sauver sa peau…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin des pérégrinations en diptyque de Krän et de sa bande de doux-dingues loufoques, sur le territoire légendaire des trucs paumés, le Nadaland, à la sauce MMORPG (Massively Multiplayer Online Role Playing Games ; soit pour les profanes : les jeux de rôle d’obédience heroïc-fantastique oùsk’on peut jouer super nombreux en ligne). Sans surprise, les fans retrouveront la verve enluminée de leur barbare bourrin favori (« T’as une grande gueule et un p’tit cul : lorsque ta tronche va rendre visite à ton fion, tu vas regretter l’étroitesse d’esprit de la situation »), quoique moins percutante dans cet opus. En effet, Eric Herenguel montre moins d’inspiration à la fois dans le dénouement de cette aventure foutraque, que pour les palabres assassins qui permettent de le délayer et qui font tout le sel du concept. Certes, il délivre le jeu de mot ultime que tout le monde attendait, et qui semble avoir servi d’origine au délire : le mage Key contrôle Haltsup. L’humour geek culotté demeure donc le principal atout de cette conclusion, au sein de laquelle on croise Felony (dans le rôle de la sorcière Miss Understoud), la grande faucheuse et un « centaure en chaussette avec un slip en peau de cornemuse ». La Key Quête de Krän, ça défouraille…
