L'histoire :
Passé un certain âge, au restau en bonne compagnie, ça devient difficile de faire le mariole quand le sommelier se pointe avec la carte des vins. Pire encore, quand il faut trouver quelque chose à lui dire après la première gorgée. Il suffit qu’on dise que le nectar est divin pour rapidement lire dans les yeux du bonhomme qu’on se tape une piquette de première catégorie. A l’inverse, échapper un : « il est sympa… ça ira » lorsqu’on vient de vous remplir le godet d’un cru rare et raffiné, n’est pas non plus une superbe idée… A 20 ans, on peut, sans choquer personne, préparer de la sangria avec une caisse de Petrus de papa. On peut aussi confondre la vinaigrette avec un petit vin italien. Mais bien plus difficile quand on est un mâle de 30 balais, de passer pour ignare en œnologie. Heureusement, la femme existe. Et la compagne attentive aura peut-être la bonne idée d’offrir à son chéri un petit stage pour manier convenablement l’art du vin. A vous de jouer pour devenir un amateur éclairé, voire passionné.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Affublant leurs arcs d’une nouvelle corde humoristique, et après avoir malmené filles et mecs à gogo, Jim et Fredman proposent une virée œnologique à leur manière. Accompagnés par deux trentenaires capables de confondre sauce piquante italienne et grand cru classé, nous voilà donc partis pour bénéficier d’une leçon. Plaisir visuel et olfactif, science de la dégustation, emploi du vocabulaire adéquat, visite de cave, techniques de vieillissement, jeux d’esbroufe, arnaques, argent… sont ainsi passés au crible pour faire de l’ingurgitation de ce précieux liquide un art en soi. L’exercice use alors de toutes les ficelles ou gentils clichés pour amadouer un tant soi peu nos zygomatiques. Il ne nous tirera cependant que quelques furtifs sourires, faisant de l’ouvrage un simple petit divertissement. On s’amusera alors simplement de retrouver compilée la plupart de nos comportements une bouteille de rouge à la main (et ce, que l’on soit néophyte et plutôt diplômé es quantité, amateur en devenir ou gros connaisseur énervant...). Bref, une occasion pour se redécouvrir dégustant, sans jamais recracher, associant prix élevé à qualité, ou jouant les œnologues 4 étoiles pour épater la galerie, alors qu’on n’y connait rien. A l’instar du trait à velléité caricaturale cherchant peu à fignoler, l’album est une nouvelle fois à ranger dans la catégorie des BD qu’on oublie aussi vite qu’on les a bues.