L'histoire :
En 1852, après 20 années de vie parisienne, Camille Desfhouet ramène son époux Honoré Pencrec’h au petit village breton de Kerfilec où ils ont jadis vécu, afin d’y accomplir un mystérieux dessein. En apercevant « la Desfhouet », les habitants se méfient en raison de la personnalité vipérine de cette femme. Ils ont amplement raison : dès ce retour, moult évènements, dont certains surnaturels, se produisent. La directrice de l’école, Mademoiselle Hortense, invoque en effet des forces occultes pour faire remonter dans le présent les protagonistes du passé. Elle espère ainsi mieux comprendre comment Honoré a pu oublier son amour de toujours Emma, morte en mer, pour épouser cette garce de Camille. Or, sa manœuvre ésotérique est mal maîtrisée : le Honoré ado reste bloqué dans le présent et rencontre son double adulte. Dégoûté de voir son autre moi marié à Camille, il tente même de tuer cette dernière ! Adeline Malanges, répare les bêtises de sa sœur Hortense, et ranime heureusement Camille. Celle-ci séduit alors le juge de paix Cuchard pour parvenir à ses fins. Mais quelles fins ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On le redoutait un petit peu, vue la teneur de l’intrigue mise en place au premier tome : la conclusion de ce diptyque déroule un scénario bizarre, inutilement complexe et sans rythme, qui vaut à peine par sa douce ambiance fantastico-bretonnisante. La psychologie des personnages n’est vraiment pas terrible, certains rebondissements paraissent complètement saugrenus (le réel destin d’Emma étant le pompon), la mécanique d’ensemble demeure complètement bancale… Ouille-ouille, on a connu Jean-Blaise Djian en bien meilleure forme ! Alors certes, on apprend beaucoup de secrets de familles, dont l’origine de l’amertume de Camille, et chacun des nombreux protagonistes semble avoir son petit rôle à jouer… mais tout se dénoue finalement comme un nœud magique : on tire en même temps sur tous les bouts et pouf, finalement, il n’y avait pas nœud. A vouloir entretenir le mystère sur chacun des personnages et des desseins, Djian entretient surtout le flou artistique tout du long de sa narration, qui ne se dissimule que pour faire éclater des dénouements grand-guignolesques des plus confus. Bref, mieux vaut ne retenir de ce diptyque que le dessin de Vincent, qui ne signe certes pas non plus sa meilleure œuvre, mais son visuel toujours très Loisel-stylé demeure agréable à détailler.