L'histoire :
1945. Alors que Benjamin Bugsy Siegel ambitionne de construire un casino pharaonique dans un bled paumé du nom de Las Vegas, Anthon' continue à veiller sur Anne. Sa bien-aimée est plongée dans le coma depuis plusieurs années, à cause d’une overdose de dope. Pour construire autour d’elle une magnifique villa à Los Angeles, il s’est lancé avec succès dans le trafic de drogue. Il est désormais le fournisseur de cocaïne numéro 1 des producteurs de cinéma. Lorsqu'Anne se réveille enfin, elle est choquée par ses souvenirs (la mort de son fils, dans le précédent tome) et par le trafic qui lui a permis de vivre à son insu. Anthon' lui demande encore une semaine. Après, c’est juré, ils pourront mettre les voiles et redémarrer ensemble une nouvelle vie. Une semaine pour décrocher du « brown sugar » et du trafic, et pour empocher l'argent d’un dernier contrat. Mais le destin qui s’est acharné sur eux depuis l'enfance leur laissera-t-il seulement une semaine de répit ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Cuisine du diable nous avait offert un festin de roi avec des ingrédients savoureux : du suspense, de l’action, de l’émotion. On attendait avec un enthousiasme non dissimulé la nouvelle saison intitulée La poussière des anges. Avec ce deuxième opus, on reste pourtant sur sa faim, faute à un scénario moins inspiré. En effet, l’histoire manque de densité narrative. La séquence d’ouverture était pourtant excellente, avec Bugsy en plein désert du Nevada, qui souhaite construire un enfer du jeu à proximité d’une petite bourgade tranquille, Las Vegas. Mais au fur et à mesure, la narration s’enfonce dans les approximations. On ne croit guère à certaines scènes. Notamment celle où, après un coma long de 8 ans, Anne se réveille, sans séquelle neurologique et demande de but en blanc : « Où est mon fils ? ». Côté mots, Damien Marie nous gratifie pourtant de son excellente plume : « Elle hurle encore plus fort. Je tente de la serrer contre moi. Elle me rejette, me frappe. Puis, s’évanouit à bout de force. Battue par la torpeur. Prisonnière d’une réalité dans un corps trop faible. » Le dessin est l’objet des mêmes critiques. Il oscille entre le bon (la scène d’ouverture au découpage nerveux et aux cadrages percutants) et le moins bon (la scène où Anthon’ se fait castagner par Bugsy est peu lisible. On est d’ailleurs obligé de s’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre ce qu’il se passe. La lecture terminée, on ne peut s’empêcher de se demander s’il était bien utile d’entreprendre une suite à la Cuisine du Diable…