L'histoire :
Après avoir vécu une expérience mystérieuse et peu commune avec le petit peuple, Erwan et Pauline ont été séparés. A son retour, Erwan n’a guère le temps de s’appesantir sur le déroulement des événements pendant son voyage : le vieux maitre Cristo n’est plus et impossible de savoir réellement où Pauline est passée. Aussi décide t-il de gagner la capitale pour tenter de retrouver sa trace. Mais la tâche est ardue dans ce Paris au bord du chaos. D’adresse en adresse, il refait le parcours de son amie sur les derniers mois écoulés, pour un surprenant constat : Pauline est maman ! Et il a beau refaire les calculs : il ne comprend pas comment la petite fille décrite peu être âgée d’environ 3 ans…Durant son enquête, Erwan échoue chez Gaëlle, sa meilleure amie. D’abord sur ses gardes, suite à une étonnante découverte, Erwan sympathise pourtant rapidement. Ils sont persuadés qu’ils ne retrouveront jamais leur amie commune. Un flash télé relatant un curieux accident attire pourtant leur attention : Pauline apparait dans le reportage parmi les tristes spectateurs du drame. Immédiatement, ils se rendent dans le quartier Stalingrad où a eu lieu l’accident. Pendant ce temps, Pauline se morfond dans un hôtel en compagnie d’une étrange enfant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome jouait avec brio la mise en bouche en posant les contours d’un univers à multiples facettes. Particulièrement propice, en tous cas, à laisser s’installer une délicieuse atmosphère de conte. Tisonné par quelques mystères et énigmes, le second œuvrait pourtant pour la parcimonie, confinant le fond de l’action à la recherche d’une des protagonistes, sans grand résultat. Ce troisième chapitre n’apporte malheureusement guère plus de confidences. En particulier, il reconduit la frustration de n’en savoir pas plus sur l’intrigue de fond (que s’est-il passé lors de l’aventure chez le petit peuple ? Quel est le but poursuivi ? Quelle incidence « dans notre réalité » ?). Pour être totalement honnête, il y a bien quelques révélations. Mais il s’agit plus de confirmations (pas besoin d’être un grand mage pour les avoir anticipées) que de réelles surprises ou rebondissements. Et pourtant… Pourtant ça fonctionne : même en délayant leur potion, ces coquins réussissent encore à titiller notre imaginaire et à capter notre intérêt. Du coté du scénario, 4 bonnes raisons : un récit calé dans un contexte socio-économico-environnemental au bord du chaos (et à peine exagéré au regard de notre actualité) ; des personnages prenant de l’épaisseur dans le jeu de leurs relations ; un élément anxiogène (la délicieuse petite Blanche…) particulièrement bien traité et un cliffhanger final en guise de piqûre de rappel pour signifier que chez les « petits » ça va pas tarder à bouger sérieux. En parallèle, le dessin de Vincent Mallié, à l’aise à la ville comme à la campagne, emballe l’ensemble avec brio. Il confie à notre œil exigeant des planches limpides, aérées, aimant cadrer les personnages, installant les atmosphères avec justesse et envie. Du coup on s’impatiente à nouveau de connaître la suite, en espérant tout de même qu’elle satisfera notre gourmandise de révélations.
