L'histoire :
Pas facile d’être un célèbre sexologue ! Le docteur Big Love l’apprend à ses dépens, lorsqu’il accueille à son cabinet une pulpeuse brune pour le moins nymphomane qui le met dans tous ses états : il l’éjecte avant de succomber… Et que dire de la clientèle présentée par sa secrétaire comme une « grosse vache avec d’énormes mamelles » ? Rappeler à son employée qu’il faut dire : « Demoiselle à imposante poitrine » et la faire vite entrer ?... avant de s’apercevoir qu’il s’agit réellement d’un bovidé et que le maladroit propriétaire s’est trompé d’endroit ! L’éminent spécialiste intervient aussi à domicile, pour confisquer les revues coquines de monsieur (ça tombe bien, il ne les avait pas !) : madame a mis le nez dedans pour y trouver son époux en photo et en charmante compagnie. Rien de tel, ensuite, pour plaire à ses patientes que d’inventer quelques jeux coquins. Pourquoi ne pas utiliser de la nourriture ? Elles apprennent alors à enduire le corps de leurs amants de tout un tas d’aliments. Mais après s’être goinfrées goulument pendant quelques semaines de leurs partenaires, les dames reviennent en consultation avec un magnifique excès de poids… Notre ami est loin d’avoir épuisé toutes ses idées. Si vous en doutez, tentez votre chance en contactant sans plus tarder SOS 69…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec, en couverture, une blonde aux tétons turgescents et un pauvre hère écarlate au second plan, contraint de s’asperger d’eau froide pour ne pas commettre l’irréparable, ce guide annonce tout de suite la couleur : « S’il te plait, mon ami, pénètre notre univers drôle et fripon, tu ne le regretteras point… ». Bien évidemment, le grand public est toujours réceptif à ce genre d’invitation qui lui permet de s’adonner à un voyeurisme soft sous prétexte de rigoler un peu. La collection des « Guides » éditée par Vents d’Ouest est là pour le combler. Comme ses camarades, le présent guide se caractérise par son universelle accessibilité, qui permet à tout chaland d’ingérer le produit : un humour premier degré ni trop gras (pas du Vuillemin), ni trop salé (non plus du Pêchés mignons ou du Fraise et Chocolat) + un graphisme estampillé humour immédiatement lisible + un rythme d’une scénette-gag par planche, qui évite toutes complications. Loin d’être franchement mauvais, l’ouvrage est néanmoins beaucoup moins excitant que la blonde en couverture. Il y manque un soupçon d’impertinence pour le rendre vraiment intéressant. En résumé, le visiteur occasionnel du 9e art qui se verra offrir cet ouvrage (car c’est le genre de BD qu’on achète en général aux autres) le lira sans mauvaise surprise. A l’inverse, le lecteur compulsif qui se ruine en BD depuis des années survolant l’univers riche et épanouissant du médium, passera vite son chemin…
