L'histoire :
En un beau matin de l’an 1797, le Baron de Münchhausen se présente enfin aux portes de la Chine. Les sommets se dressent devant lui et, derrière eux, les trésors de contrées tant rêvées. Perdu entre terre et ciel, milles légendes s’offrent à l’aventurier ! Périple difficile que celui qui l’a mené jusque-là comme celui qui suivra. Marchant péniblement, s’enfonçant à chaque pas en un épais couvert neigeux, traînant derrière lui son cheval, le Baron progresse le visage encagoulé afin de se protéger du froid. Le froid est un ennemi coriace mais peut-être pas aussi dangereux que les brigands et les loups qui l’attendent sur sa route. Payer pour passer, tel est le prix exigé. Jamais, cependant, le Baron n’a cédé face à la couardise ! Le brigand l’affrontera-t-il seul ou aidé de ses bêtes ? Un duel s’engage finalement. Armé de son pistolet, le Baron fait feu puis prend rapidement l’avantage l’épée à la main. Les hommes vaincus, reste les bêtes à qui échapper. Le Baron détale. Acculé au bord d’un précipice, il choisit de sauter plutôt que de succomber aux crocs. Noyé dans une avalanche, le Baron se réveille de fait après un terrible cauchemar. Un étrange indigène le veille. Le petit homme le rassure. Il lui annonce aussi le pire. Il lui prédit l’avenir. Il lui dit que, demain, dès les premières lumières de l’aube, il partira gravir les pentes du Mont Fantôme, en quête de la vie éternelle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Oyez, braves gens ! (R-)ouvrez grands vos yeux, (r-)éveillez vos sens ! Voici (re-)venir pour la troisième fois déjà, les aventures du Baron au nom à coucher dehors ! Nous sommes en l’an 1797 et, alors que la Révolution française donne le la en Europe, notre Baron se présente, lui, aux portes de la Chine. Après l’Orient musulman et les Amériques, cap à l’Est-toute, en quête d’Extrême (Orient) et de trésors de civilisations multimillénaires. Néanmoins, pour parvenir à ses fins, reste à gravir les pentes de l’Himalaya et là n’est pas la moindre affaire. Voyage de nouveau périlleux où fantômes, éléments, brigands et magiciens rassemblés tenteront de lui barrer la route. Au bout, qu’espère-t-il ? Vous vous imaginiez sans doute un palace gigantesque aux milles trésors (…), mais il n’y a que l’essentiel. La rencontre de la terre et du ciel. Une frontière (pl. 40). Chinoiseries porte bien son titre. Le lecteur de prime abord pourrait être surpris, voire déçu, devant un album qui semble creux, dépouillé par exemple de décors si l’on excepte l’ambiance d’éternité qui l’habille. Et c’est là, au contraire, que réside la puissance du titre. L’essentiel. Derrière ses devants dépouillés, c’est d’épure qu’il est question. Olivier Supiot nous régale – encore une fois – d’un délice de couleurs, de tons, de nuances qui inondent ses planches. Le récit emprunte à la sagesse de ces contrées d’ailleurs et Lao Tse peut ici être cité – au final – à bon escient. Derrière ses devants trompeurs donc, Chinoiseries paraît peut-être, de fait, l’aventure la plus aboutie de la trilogie présentement sortie. La plus singulière pour sûr. On y revient, ses planches nous hantent et son scénario « minimaliste » suffit à habiter complètement nos pensées. Une évasion mystique, onirique et magique. Splendide !