L'histoire :
En revenant de son service de nuit, un employé de gare, découvre le corps sans vie d’une femme dans la neige. Or la police dépêchée sur place constate qu’il n’y a aucune trace de pas autour. Est-elle tombée du train Paris-Le Havre ? Impossible : son corps était situé à plus de 100 mètres de la voie ferrée. D’autant plus que personne n’a signalé la disparition d’une jeune femme, ni à la gare Montparnasse, ni ailleurs. « Elle est morte la nuque brisée » diagnostique le docteur. Et si c’était un ange tombé du ciel ? À Paris, les maîtres de l’étrange, un cercle de détectives célèbres mais vieillissants émettent moult hypothèses, sans trop de conviction. Aglaëe Aglaé, nièce pleine d’énergie de l’un des membres, de passage sur Paris, est bien décidée à faire la lumière sur cette affaire abracadabrantesque. Elle se rend donc sur les lieux du crime à la recherche de quelques indices…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une enquête policière avec comme personnage central une femme, située en pleine belle époque avec pour ingrédient un peu de fantastique, une pointe d’humour… ça ne vous rappelle rien ? Adèle Blanc-Sec, bien entendu ! Ici, Li-An rend un hommage appuyé à cette figure majeure du 9e Art avec cette mise en bouche. Aglaëe Aglaé est la digne héritière de l’héroïne de Tardi et la cousine germaine d’un Rouletabille. Le dessin de Li-An sublimé par les couleurs éclatantes de Laurence Croix (la coloriste attitrée de Brüno, notamment) est d’une extrême fluidité. Son trait précis est empreint d’élégance. Les expressions des personnages sont bien retranscrites. Là où le bas blesse, un peu, c’est dans le scénario, qui manque singulièrement d’originalité. Déjà-vu, en quelque sorte ! L’intrigue se rapproche du Double assassinat de la rue Morgue d’Edgar Allan Poe. Le style de l’épilogue est directement inspiré d’Adèle Blanc-Sec, avec toute une série de questions posées (comme dans les feuilletons de l’époque), qui trouveront leur réponse dans le tome 2, d’ores et déjà intitulé La vengeance du grand singe blanc. Dommage, car les dialogues sont pertinents, la narration est teintée d’humour (la jeune femme morte, comme tombée du ciel est prénommée… Colombe). Peut-être vaut-il mieux attendre la suite pour se faire une idée plus précise ? L’ange tombé du ciel ne vous emmènera donc pas au nirvana, mais reste quand même agréable à lire et prenant.