L'histoire :
Écosse, 1942. L’état-major gaulliste assiste en secret à la démonstration, par l’éminent professeur Sopalin, de l’efficacité d’une arme nouvellement conçue, qui peut faire basculer la victoire du coté allié : Major Gallus, le super fusiller commando, une sorte de Superman amphibie motorisé. L’expérience tourne au fiasco, faisant de l’inventeur un imbécile honteux et laissant le cobaye costumé en piteux état… Quelques années plus tard, on retrouve au Costa Negra le sujet de cette ancienne expérience, plus affuté que jamais : ayant intégré après la guerre les services secrets, Rémi (c’est son petit nom) est lancé sur la piste de la légendaire collection Jacobi dérobée pendant la guerre par les nazis. Kurt Milo, qui semble savoir où elle est cachée, s’apprête à la négocier à prix fort avec un banquier helvète. L’agent français s’embarque avec eux en secret, bien décidé à faire échouer l’entreprise. Malheureusement, notre super espion est rapidement démasqué par les hommes de mains du financier suisse. Un interrogatoire musclé peu fructueux conduit les mercenaires à jeter le français à l’eau… Dans le même temps, la révolution gronde à El Puerto. Pendant que la CIA tente de faire quitter le pays au dictateur psychopathe déchu, le KGB s’active pour faciliter la victoire des révolutionnaires en un burlesque imbroglio…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ne pas déplaire à ceux qui avaient apprécié la 1ère partie de l’œuvre, Hugues Micol clôt son diptyque avec la même frénésie : un ton volontairement loufoque, burlesque qui sert admirablement bien la parodie. Pour y parvenir, l’auteur ne ménage d’ailleurs pas les effets, proposant une galerie de personnages tous plus allumés les uns que les autres. On trouve en vrac : un barbouze taiseux aux poings d’acier, un dictateur psychopathe bien entamé, un agent russe obsédé par ses intestins, un jeune révolutionnaire looser qui devient héros… Alors évidemment, ça part dans tous les sens, n’en déplaise à ceux qui auraient souhaité un récit plus conventionnel et moins second degré. Le rythme imposé par Hugues Micol dépoussière explosivement notre lecture casanière : c’est tant mieux ! Et même si le récit, en raison des nombreux rebondissements, semble décousu, l’auteur retombe allégrement sur ses pieds en livrant un final cohérent. Le tout étant une nouvelle fois parfaitement documenté. Le graphisme moderne, incroyablement vivant, sert confortablement l’inventivité recherchée. La mise en couleurs et les cadrages aux petits oignons complètent cette intention. En conclusion, Les Parques est une série décapante pour amateur de parodie second degré, particulièrement intéressante si on accepte d’entrer dans ce joyeux foutoir, débarrassé de tout a priori…