L'histoire :
Berlin est, dans les années 50. Un agent du KGB tente de monnayer son passage à l’ouest contre une information de première bourre : il sait qui finance la révolution au Costa Negra. Mais la négociation est interrompue par l’arrivée de la police et l’homme est abattu. A Paris, l’agent français Rémi se rend dans les vestiaires d’une piscine municipale. A travers un casier comportant un double fond, est mis au parfum par son supérieur : il doit se rendre à El Puerto, capitale du Costa Negra, pour mener une enquête sur un dénommé Kurt Milo. D’après les informations du SDECE, cet ancien nazi est le dernier à avoir eu en sa possession la légendaire collection Jacobi, réunissant des œuvres d’art dérobées aux juifs durant les années noires de l’occupation. Sa seule piste : la perruque de l’agent soviétique, confectionnée par un coiffeur suisse installé là-bas. Dès le lendemain, Rémi est à El Puerto, et se rend « Chez Yves », le coiffeur. En un tour de main, il a identifié que l’homme est un ancien nazi… mais ce dernier parvient à s’enfuir. Le soir même, Raul, employé du coiffeur et passionné de jazz, est contacté par un agent britannique. Pour gagner le droit d’étudier en Angleterre, Raul doit accomplir la mission de son patron disparu : coiffer un ancien officier américain louche et gagner sa confiance…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous avez compris quelque chose à ce résumé ? Rien du tout ? Rassurez-vous, c’est normal : Hugues Micol livre ici un joyeux bordel organisé, empruntant de manière burlesque les thématiques classiques de l’espionnage : microfilms, espions, infiltrations, guerre froide, écoutes, fusillades… Le héros, un barbouze français renfrogné et pragmatique, met les deux pieds dans un plat bien relevé en ingrédients saugrenus. Et il n’est pas le seul, car il côtoie ainsi des ex-nazis, des agents de la CIA, du MI6, des rebelles pro-castristes et même un proctologue moldave ! Sur un style graphique moderne et souple, les séquences s’enchaînent à toute vitesse. Et si on a souvent l’impression de passer du coq à l’âne, Micol finit toujours par retomber sur ses pattes, en une savante pirouette. Ainsi, au paroxysme du délire, Rémi se bat avec une hache à incendie contre une plante carnivore géante, tandis qu’une soubrette barbue (!) l’arrose de rafales de mitraillettes. L’intrigue a beau suivre une certaine logique, originale et déjantée, elle n’en demeure pas moins moyennement prenante et… un peu hermétique. Ne serait-ce que le titre, nécessitant quelques recherches pour permettre un lointain rapport. En effet dans un dictionnaire, les « parques » sont trois divinités romaines, représentées comme des tisseuses, qui scellaient selon la mythologie le sort des hommes. Ça y est, vous avez compris ? Nous, non.