L'histoire :
Comme à l’accoutumé, Les Pieds Nickelés manquent cruellement d’argent. Toujours à l’affut, Croquignol imagine, en consultant le journal du matin, se lancer avec ses compagnons dans la course hippique. Les derniers billets des trois compères sont ainsi utilisés pour l’achat d’un cheval en piteux état. Peu importe, Croquignol ne doute pas que l’animal sera le futur vainqueur du Grand Prix d’Enghien. Il lui suffit de faire avaler à la bestiole un sérum pour être certain de faire de la pauvre carne un grand champion. Néanmoins, sur la piste de trot sur laquelle « Fend l’air » a été engagé, les choses ne se passent pas comme prévu et ce malgré la potion : l’animal prend peur, se déleste de son cavalier et fait perdre l’argent misé. Prêts à se débarrasser du pauvre animal, Les Pieds Nickelés s’aperçoivent – en voulant démontrer au futur acheteur ses talents de laboureur – que « Fend l’air » est un cador aussitôt qu’il est attelé à une charrue. Plus question de vendre l’animal : une nouvelle inscription est faite pour une course hippique. Cette fois le sulky traditionnel sera remplacé par une charrue. Aucun article du règlement ne l’interdit.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Tour de France et notre trio infernal de Pieds Nickelés entretiennent une longue histoire d’amitié. En particulier, l’ère René Pellos – qui fit d’ailleurs ses premiers armes de dessinateur dans la presse sportive et « croqua » les coureurs dès le Tour 1931 – utilisera, de 1948 à 1983, plus d’une dizaine de fois l’événement pour mettre en scène ces sympathiques filous. Centième Tour de France oblige, les éditions Vents d’Ouest se fendent d’une chouette réédition en mode vintage (sauf qu’à l’époque on n’avait même pas besoin d’une pièce de 5 francs pour s’amuser des aventures du trio…), d’un épisode de 1956 livrant la célèbre Grande Boucle aux manigances de nos amis. Le récit court met en scène des Pieds Nickelés qui, pour promouvoir la marque de vélo (bidon) qu’ils viennent de créer, inscrivent une équipe dont Ribouldingue est le leader. Stratagèmes à gogo, triche à tout va et autres escroqueries rythment l’aventure à laquelle participe également les principaux ténors de l’époque (les Koblet, Geminiai, Ockers, Bobet, Robic…). Bref du classique de chez classique pour qui connait son Pieds Nickelés sur le bout des orteils. Ces péripéties cyclistes (9 planches en tout…) sont complétées par 4 ou 5 autres récits confiant Croquignol, Filochard et Ribouldingue aux joies de la truanderie équestre, de la filouterie maritime, de l’escroquerie alpine ou encore de l’arnaque avec gibiers. On ne se lasse évidemment pas de cette mécanique huilée, inventive en diable dans l’art du plan foireux et servie par un dessin ultra tonique cherchant en permanence à amuser le lecteur. Mais il s’agira avant tout d’une virée nostalgique pour tous les vieux doux-dingues de la série.