L'histoire :
Il était une fois, il y a environ 4000 ans, sur les bords du Nil, source de toute vie et vecteur de moult échanges commerciaux. Une bande d’adolescents joue sur les berges, profitant de leurs derniers moments d’insouciance avant de basculer dans des responsabilités plus adultes. Ils se préoccupent essentiellement de leurs amours, de leurs amitiés, mais aussi d’une franche rivalité entre deux frères. Lors d’une chasse aux hippopotames, Zozer va même jusqu’à provoquer un accident pour que Rahotep bascule dans l’eau, au milieu des crocodiles. Heureusement, l’intervention de son ami Ahmôsis le sauve de cette situation délicate. Le lendemain, le père de ce dernier tente de commercer avec des étrangers qui viennent de s’amarrer au port. Il se fait déloger manu-militari de l’embarcation. Or, dans l’après-midi, il meurt soudainement en vomissant du sang ! C’est le début d’une grande épidémie. Les égyptiens voient cela comme un mauvais signe divin de plus, alors que les barbares menacent aux frontières du pays après des centaines d’années de paix. Ahmôsis, lui, suspecte les étrangers d’être responsables de ces empoisonnements de masse. Il tente alors d’en avertir les autorités, en vain…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier épisode de cette nouvelle série historique réussit la prouesse d’être à la fois riche en aventures et très didactique. Premièrement, le cadre est parfaitement réaliste et crédible (au regard des certitudes universitaires évoquées par les égyptologues) en ce qui concerne les modes de vie des Egyptiens 2000 ans avant JC. Le scénariste Eric Adam (les contes du 7e souffle, la tranché) plante d’emblée ce décor, s’appuyant pour cela sur le dessin enthousiasmant de Didier Garguilo. Passionné pour l’Egypte antique au gré de ses commandes d’illustrations jeunesse, Garguilo fait montre, pour sa première BD, d’un style déjà bien mûr. Son trait jeté, léger et expressif, relativement simple mais assuré, en tous cas très lisible, est ici rehaussé d’une très belle colorisation, lumineuse et sobre. Ce savoir-faire graphique est parfaitement adapté à la mise en relief d’une civilisation radieuse et éclairée, pas si éloignée que ça de la notre. On y jouait, on construisait, on commerçait et on guerroyait lorsque le besoin se faisait nécessité… Au cœur du récit, le procédé qui consistait alors à répandre des épidémies de l’intérieur d’une société pour la déstabiliser, est également tout à fait véridique. Nous suivons alors avec intérêt cette bande de gamins menant leur enquête sur la question, en se laissant totalement immerger dans la société égyptienne de l’ancien empire. A noter, pour aller jusqu’au bout de leur professionnalisme, les auteurs ont pris sur eux d’aller jusqu’à passer une semaine sur place, dans la région de Saqqarah…