L'histoire :
En cette année 1945, le printemps est enfin arrivé à Nid-de-Roche, petit village perdu dans les montagnes québécoises. Une pétition largement signée par les villageois pousse le shérif Emile Lemay sur les bancs du tribunal de Québec, pour son incompétence à résoudre un double meurtre. Le tribunal confirme la peine : il est démis de ses fonctions, au profit d’un étranger jugé plus compétent. La courageuse Rose, épouse d’Emile, le soutient pleinement dans cette épreuve, en dépit du faible de son mari pour la boisson. Elle décide de rester dans le village, affronte les cancans et reprend avec lui un bar abandonné. Cependant, les méthodes extrémistes du nouveau shérif lui attirent bientôt les foudres de la population. Son adjoint démissionne et les meurtres ne sont pas élucidés pour autant. Emile commençait pourtant à y voir clair. Tout avait commencé à la naissance de Firmin, le fils illégitime de Johanna Richer, femme du maire, et d’un dénommé Melville Sauveur, alors tous deux en séjour psychiatrique dans la capitale. Contraint par sa femme de faire venir ce « batard », le maire en profita alors pour l’exploiter dans une mine, en compagnie d’une flopée d’orphelins…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Tard dans la nuit » revient comme un gimmick tout au long de cette série, qui nous fait partager une enquête dans le milieu rural canadien des années 40. Le scénario prend appui sur les aberrations familiales qui avaient cours au Québec dans les années 40. Des descendances illégitimes non reconnues pouvaient se transformer en d’ignobles tragédies. Un article d’époque mettant en cause de manière scandaleuse la politique gouvernementale sur le sujet donne le ton en préambule. Sur ce deuxième tome, la narration est beaucoup plus naïve que sur le premier épisode. Les personnages deviennent caricaturaux (le nouveau shérif est le stéréotype même du facho) et la résolution de l’enquête a tendance à devenir laborieuse, tout en restant néanmoins fort simple. Heureusement, les encrages réalistes de VoRo sont toujours de haute volée. En outre, son graphisme s’accommode à merveille des superbes couleurs de Jocelyne Charrance. Sous ses « pinceaux » aux tonalités rouille et sépia, les cases sont autant de vieilles photos délavées par le temps. A elles seules, elles donnent à ce thriller rural son âme historique et sa profondeur dramatique, qui trouvera conclusion dans un 3e et dernier épisode.
