L'histoire :
A la fin du XVIIIème siècle, Thérèse Figueur tue sa mère en venant au monde. Son père, plutôt royaliste, se remarie avec une femme infidèle. Thérèse vit alors dans le souvenir fantasmé de cette mère qui n’aura jamais pu lui lire les récits de mythologie grecque qu’elle avait gardés pour elle. Elle tombe amoureuse de Clément Sutter, un enfant de son âge, avec lequel elle signe un pacte d’amour : désormais, ils seront comme attachés par un fil d’Ariane. A la mort de son père, Thérèse est emmenée de force par son oncle, jusque Avignon. Là-bas, elle combat aux côtés des chouans contre les forces républicaines et elle montre un sacré courage. Mais lors d’un assaut sanglant, son oncle est tué et elle est arrêtée. Elle échappe de peu au poteau d’exécution, à la faveur d’un général de la convention qui la recycle au sein de l’armée républicaine. Le 21 messidor de l’an I, elle est incorporée au sein de la Grande Armée, puis suit une instruction militaire poussée et passe brillamment ses galons de « dragon ». Sa fougue, tout autant que sa gouaille, lui valent alors le surnom de « Sans-Gêne ». Cette formation terminée, elle rejoint le général Dugommier et ses 30 000 hommes pour faire le siège du port de Toulon alors occupé par les anglais. Elle côtoie alors un certain général Bonaparte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour scénariser cette aventure quasi authentique, Damien Marie s’est librement inspiré des Mémoires de campagnes de mademoiselle Thérèse Figueur, aujourd’hui madame veuve Sutter, ex-dragon aux 15ème et 9ème régiments de 1795 à 1815, écrits sous la dictée par Saint-Germain Leduc. Le titre est long, mais il a le mérite d’être explicite : le one-shot s’intéresse au destin exceptionnel d’une femme-soldat, a priori la seule qui ait été promue au grade de « dragon ». Thérèse traversa en effet divers fronts au cours du tumultueux quart de siècle durant lequel la France fit sa révolution, subit la terreur, puis entra en guerre contre la plupart des pays d’Europe sous la férule de son empereur Napoléon. Narré entre flashbacks et flash-forwards, le récit s’étaye étonnamment sur la mythologie grecque : l’héroïne aura différentes références pour métaphores, du minotaure (l’ennemi sanglant) au fil d’Ariane (qui la relie à son fiancé). Ce parti-pris homérique et onirique brouille certes un chouya les repères chronologiques et la linéarité des événements… mais l’aventure amène le personnage à vivre mille vies et faire mille rencontres (Napoléon, l’amiral Nelson, le capitaine Cook…). L’ensemble est mis en scène par le dessin réaliste et encré de Kart T, au rendu irrégulier (certaines planches sont chiadées, d’autres jetées) et surtout peu valorisé par la colorisation informatique.