L'histoire :
Deux hommes interrogent le prêtre directeur d’un orphelinat de Lima, au Pérou. Ils se présentent comme des détectives qui cherchent depuis huit ans la piste de Julia, un bébé typé européen, pour le rendre à sa famille. A priori intéressés par le profil d’une fillette, ils annoncent finalement s’être trompés et repartent… Mais en secret, ils savent qu’ils l’ont trouvée ! La nuit suivante, cinq hommes équipés de lunettes infrarouges et de flingues avec silencieux, pénètrent par effraction dans l’orphelinat. Froidement et méthodiquement, ils exécutent tous les enfants dans leur sommeil. Heureusement réveillée par un besoin pressant, Julia est absente du dortoir à ce moment. Elle s’enfuit avant que le groupe commando ne s’occupe d’elle. Réfugiée dans une poubelle sur le trottoir, elle est découverte quelques secondes avant les tueurs par Jorge, un clochard. Une altercation s’ensuit, dont Jorge et Julia réchappent. Au passage, Jorge reconnait l’un des tueurs, un ancien camarade su « Sentier lumineux ». De retour dans son bidonville, le clochard décide d’adopter la fillette et de l’élever de son mieux, avec l’aide d’un curé. Les années passent, Jorge a trouvé la stabilité et Julia a grandit, faisant de plus en plus de cauchemars. Qui est-elle exactement ? Pourquoi cherche-t-on toujours à la supprimer ? Quelle est l’origine de cette mystérieuse cicatrice derrière son oreille ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier épisode de Tupac commence comme un polar, se poursuit sur une tonalité de chronique sociale et se termine sur un coup de théâtre fantastique. Qui est Julia ? Nous ne l’apprendrons que dans le tout dernier phylactère, dans un rebondissement pour le moins inattendu et extravagant. En attendant, cette mise en bouche nous met la puce à l’oreille. Car l’oreille, justement, dissimule chez Julia une mystérieuse cicatrice qui devrait prendre toute son importance dans les épisodes à venir. Apparemment, la fillette aurai subi une intervention chirurgicale permettant à un esprit extérieur – détenteur d’un terrible secret – de s’emparer de son corps à tout moment (on ne veut pas tout révéler mais… vous en saurez plus en visitant le site de l’atelierbd, dont sont issus les auteurs). Bref, le scénario de Pascal Hervé, amoureux du Pérou, est intrigant, peut-être un tantinet décousu sur le genre exact, mais parfaitement mené. Le dessin de Philan (de son vrai nom Thieng An N’guyen) s’inscrit quant à lui dans une veine réaliste parfaitement maîtrisée, sans être d’une grande originalité. Un début de série mi-figue mi-raisin qui attend encore de se révéler…