L'histoire :
Il a un drôle d'accent, ce type qui prétend être le Christ ressuscité, bras en croix et aspect douteux. La foule est prête à y croire, tandis que les apôtres qui dénoncent l'imposteur sont vilipendés. Les romains ont réussi à rejeter sur eux la disparition du corps de Jésus. Pendant ce temps, Pierre s'en prend directement à Judas le galiléen, qu'il force à retenir ses troupes de zélotes. Les marchands du temple tentent de jouer avec le potentiel commercial des reliques du corps, mais de toute évidence, ils n'en savent pas plus sur ce qui s'est réellement passé. Les faux les plus improbables circulent sans scrupules. Le centurion romain constate l'anarchie complète qui règne à Jérusalem, mais il tient absolument à retrouver les morceaux de la dépouille. Tandis que le bandit Barabbas voit la possibilité d'étendre son influence et de provoquer une révolution à son profit...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce troisième volume, les auteurs semblent assumer de plus en plus ouvertement l'hommage décalé aux aventures d'Astérix, multipliant les références à la série culte. La séance de baffes que Pierre inflige à Judas le galiléen, le visage du centurion qui rappelle furieusement le trait d'Uderzo, complètent des allusions discrètes aux Tontons Flingueurs dans les dialogues. Le rythme de ce nouvel épisode ne ralentit pas un instant, alternant sans prévenir entre trois ou quatre lieux où l'action progresse. Sur le plan narratif et probablement parce que les ambiances et les décors ne marquent pas de différences majeures, ces sauts perturbent un peu la lecture, le temps de réaliser que l'on vient de quitter Pierre pour retrouver Thomas ou Mathieu. Le ton général, quant à lui, ne change pas, toujours délirant et décalé, jouant parfois habilement avec les rivalités entre juifs, romains et l'arrivée de Jésus. Cette farce gentiment provocatrice pourra faire sourire ceux qui sont peu familiers avec les codes de la BD humoristique. Pour les plus aguerris des lecteurs, une certaine circonspection s'impose...
