L'histoire :
Le rassemblement des douze tribus d'Israël convoquées par Judas le Galiléen tourne court. Chacune ayant reçu un soi-disant morceau de corps du Christ se présente aux portes de Jérusalem, en tout cas celles qui existent encore. Un lévite vient seul au rendez-vous pour se venger de l'affront qu'il a vécu en recevant une partie pas très digne de la dépouille. Tandis que Benjamin de Samarie fait demi tour avec ses troupes, devant la pitoyable situation d'un Judas sans armée. Dans le palais de Pilate, Octavius explique sa victoire sur les zélotes, mais aussi les rumeurs les plus folles qui continuent de circuler sur les apôtres anthropophages. Pilate ordonne alors une victoire totale, qui doit se traduire par l'arrestation de tous les apôtres. Pendant ce temps, dans les rues de la ville, les morceaux de corps retrouvés identifient Judas l'Iscariote, l'apôtre qui s'est pendu après avoir dénoncé Jésus. Une nouvelle révélation va alors traverser les esprits confus de la ville sainte : on a compris qui était réellement le Messie !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec l'ensemble des personnages qui se regroupent dans une sorte de scène finale derrière les murs de Jérusalem, ce dernier tome est probablement le plus réussi du lot. Certains running-gags du début reviennent, joyeusement mis en scène, tandis qu'une énième surprise fait tourner tout le monde en rond de manière frénétique. Par ailleurs Chico Pacheco réalise quelques vraies belles planches joliment colorisées par Angélique Césano, des décors presque apaisés qui font un bien fou après six volume de frénésie non-stop. Le dessinateur est capable de visages précis et de mises en scène soignées, mais le rythme de narration l'aura conduit à abuser de ces expressions très caricaturales, parfois rapidement exécutées. Les six tomes parus en moins de six mois constituent en fait une seule et même aventure, seulement ralentie par un pitch de fin d'album pour attendre la parution de l'épisode suivant. Une lecture très rapide qui ne conviendra qu'aux amateurs d'humour sans scrupules, avec quelques touches de violence presque gore, les coups de poing étant bien plus percutants que ceux d'Obélix. Les codes graphiques de la série du plus célèbre des gaulois sont partout présents, mais la technique narrative n'est en aucun cas aussi construite que celle des grands maîtres de l'humour. Cela dit, Nicolas Juncker met fin à sa course-poursuite effrénée de manière parfaitement calculée avec, cela va de soi, une surprise de fin...