L'histoire :
Zoé : Emprisonnée pour braquage, Zoé sort de taule après avoir purgé une peine de 10 ans. Elle se rend aussitôt à la convocation d’un notaire : sa grand-mère lui a laissé une maison en héritage dans le petit village de La Goule. Zoé voyage, s’y installe et sympathise avec le gentil Hugo, idiot du village et fils du maire. Elle pense alors trouver la quiétude nécessaire à sa réinsertion, mais prend la mesure auprès des villageois d’une ambiance lourde, de suspicion, d’étrange…
Sorcières : Un recueil de 15 histoires courtes (5 ou 6 pages) ayant pour point commun la pratique de la sorcellerie dans des hameaux ruraux…
Pleine Lune : Employé au guichet de la Sécu, Edouard Tolweck est un petit fonctionnaire haineux et facho. Il rampe devant le directeur mais il méprise sa « clientèle » d’assurés, qui attendent parfois plusieurs heures pour finalement se faire rembarrer par moult insultes raciales. Jusqu’à cette nuit de pleine lune, lors de laquelle le directeur lui confie une lettre à déposer, sur le chemin de son appartement…
La bête : Par un soir de neige, l’inspecteur Tarpon arrive dans un petit village de montagne pour enquêter sur un crime sanglant. Le dénommé Gustave a en effet été retrouvé en charpie dans les bois. Les locaux imputent ce crime à la réintroduction du loup planifiée par les bureaucrates. Plus personne ne sort sans son fusil. Après une rapide autopsie, Tarpon remarque pourtant chez la victime des entailles de griffes profondes de 20 centimètres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Vents d’Ouest font honneur à Christophe Chabouté en cet automne 2006 : après la publication de l’excellent Henri Désiré Landru, ils nous gratifient à présent d’une intégrale petit format de l’auteur (plus de 500 pages tout de même). Ce recueil réunit les 4 premiers albums one-shot parus entre 1999 et 2002 chez Vents d’Ouest, avant la trilogie en couleurs Purgatoire, soit dans l’ordre : Zoé, Sorcières, Pleine Lune et la bête. Si ces histoires sont totalement indépendantes les unes des autres, elles empruntent néanmoins le même registre fantastique et rural : à chaque fois, un village paumé et ténébreux, une ambiance pesante, un héros ou héroïne solitaire mal barré(e)… et la mort au bout du chemin. Autre point commun : Chabouté magnifie souvent les silences, avec moult planches dénuées de phylactères, amplifiant par là-même les climats d’angoisse. Et bien sûr, on retrouve comme toujours, la spécialité graphique made in Chabouté : un encrage noir et blanc classieux qui joue harmonieusement, et mieux que quiconque, avec la lumière et l’obscurité. Si le public et la critique ont salué unanimement ce travail magnifique, la palme revient à Pleine Lune, qui a reçu le prix Extrapole 2001, le prix de la ville de Limoges, le meilleur scénario à Chambéry et deux nominations à Angoulême 2001. Rien que ça ! Une œuvre indispensable à tout amateur du 9e art…