L'histoire :
Réveillé en pleine nuit par la sonnerie du téléphone, un homme se lève de son lit sans déranger sa compagne. Au bout du fil se trouve un autre homme, assez calme, qui lui demande de le retrouver à un lieu précis pour un motif simple : « la voiture aurait été retrouvé ». Ils se retrouvent aux abords d’une maison, alors que la pluie tombe à corde. L’homme calme confie à l’autre une mission : faire sortir le locataire et l’amener au bord de la route. L’homme réveillé par le coup de fil s’exécute, frappe chez l’individu qui, encore tout endormi, ouvre la porte. Le locataire en pyjama évite alors bon nombre d'excuses bidons pour être sorti de chez lui, et se retrouve finalement menacé d’une arme par le type calme. L’instant suivant celui-ci l’abat froidement… Les deux hommes repartent et se rendent dans un snack ouvert toute la nuit. Autour d’un cappuccino, le tireur demande à son ami s’il a toujours la boîte contenant les divers objets de la voiture. Répondant par l’affirmative, il lui conseille d’appeler sa femme, de l’amener et de s’en débarrasser. Mais pour l’homme réveillé au beau milieu de la nuit, un doute se crée : parle-t-il de la boîte ou de sa femme ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Récompensé par le grand prix d’Angoulême en début d’année 2006 pour son titre Notes pour une histoire de guerre (chez Actes sud BD), Gipi avait auparavant livré d'autres oeuvres dont Baci dalla provincia. Les amateurs retrouveront avec plaisir le dessin si particulier de l’auteur italien, son trait fin s’appliquant sur des décors dont le traitement fait penser à des aquarelles. Les rabats de ce second opus, à l’image du précédent, sont quant à eux en couleurs. Dans ce nouveau volet, plusieurs personnages, dont le nom n’est jamais mentionné, se retrouvent pour éliminer les éventuels traces permettant de remonter jusqu’à eux. En effet, la voiture ayant servi à leur méfait aurait été retrouvé. Le récit de l’italien évoque de nombreux thèmes, comme la trahison, la religion, etc. Le tout s'imbrique dans une ambiance de polar exquise et prégnante. La narration de Gipi est toujours aussi carrée et c’est presque à regret qu’on arrive au bout de ces 34 pages menées de main de maître. Baci dalla provincia est au final une lecture indispensable pour les amateurs de l’auteur et fortement conseillée pour les profanes.