L'histoire :
Giuliano, qui n’y connaît pas grand-chose en enfants, doit garder une journée son neveu de dix ans. Il reçoit l’appel d’un ami de jeunesse, Valerio, qui vient juste de sortir de prison. Il explique au petit garçon que ses connaissances passées ont toutes finis en cellule et insiste bien sur le fait que celui qu’ils vont voir était innocent. Plus jeune, lui et ses amis traînaient souvent en ville, alors qu'une politique anti-terroriste était en place dans le pays. Deux nouveaux policiers étaient alors arrivés dans leur village. Les deux flics aimaient menacer les adolescents et n’hésitaient pas à leur faire subir des brimades. Valerio, le plus calme de la bande, avait été emmené en garde de vue pour y être tabassé. Depuis lors, Valerio n'avait plus été le même. Il passait son temps à chercher des noises aux autres et avait toujours sur lui un couteau. Il n’attendait qu’une chose : que les deux flics re-pointent le bout de leur nez. Le jour où ce fut le cas, Valerio qui se trouvait à l’arrière de leur voiture, avait sorti sa lame…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Notes pour une histoire de guerre a été le titre qui leur a permis de découvrir l’auteur transalpin Gipi. Pourtant, cette histoire assez longue a été précédée d’autres plus courtes sortant aujourd’hui sous le titre Baci dalla provincia (baisers de province), chez Vertige Graphic. Premier ouvrage à paraître sur les deux annoncés, Les innocents est un récit assez classique. On y suit la rencontre entre deux hommes, dont l’un fut longtemps emprisonné pour un acte malheureux. L’originalité de cette histoire est le regard léger et naïf de l'enfant sur ce registre d'ordinaire pesant. Sans jamais tomber dans l’excès, l’auteur montre déjà un talent certain pour la narration, permettant d’amener son lecteur jusqu’à terme sans jamais décrocher. Une faible pagination (34 pages), un trait déjà très affirmé, fin et épuré, se complètent d’une colorisation en bichromie évoquant les aquarelles, absolument savoureuse. Débutant son récit sur les rabats de la couverture, Gipi se moque du format pour mieux vous étreindre avec ses œuvres. Toutes évoquent aussi bien le roman graphique qu’un héritage de la bande dessinée moderne. A lire.