L'histoire :
Un homme dégarni du front, cheveux blancs sur les côtés, marche à toute allure en ville. Marin Dumouriez, c'est son nom, vient voir ses parents. Cela fait 27 ans qu'il ne les a pas vus. Après avoir frappé à la porte, il a la surprise de voir sa mère lui ouvrir. Celle-ci a bien du mal à le reconnaître, mais elle finit par le faire rentrer. Son père est penché sur une grille de sudoku et trouve Marin très vieux. Dans la maison, rien n'a changé depuis qu'il est parti. Sa chambre est restée à l'identique, ses jouets n'ont pas bougé d'un pouce. Les parents de Marin l'interrogent sur ce qu'il est devenu, s'il a fondé une famille, s'il a du travail, etc. Il n'a pas le temps de leur répondre, que sa sœur Jeanne arrive. Tous deux se disputent comme au bon vieux temps, avant d'être rappelés à l'ordre par leur maman. Marin est content de revoir tout le monde. Il est venu leur annoncer la grande nouvelle : il n'est autre que Madumo, le futur gouverneur d'un monde unifié. Mais avant de poursuivre son explication, il doit aller chercher du pain pour le repas du midi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Découvert grâce aux éditions 6 pieds sous terre<.i>, Fabrice Erre est un auteur complet au style graphique très personnel. Rond, moderne et un brin cartoonesque, tels sont ses attributs. Après nous avoir ravi avec Une année au lycée et Z comme Don Diego, il revient chez la maison d'édition nantaise Vide Cocagne avec Madumo. Le pitch est aussi basique que débile : les gouvernements du monde entier ont décidé de donner leurs pouvoirs à Madumo pour être mieux gérés. Qui se cache derrière ce tout puissant gouvernant ? Il s'agit de Marin Dumouriez, un quinquagénaire qui choisit, quelques heures avant son investiture, de retourner voir ses parents, plus de 27 ans après les avoir quittés. Erre met toujours du rythme dans ses histoires et celle-ci ne contredit pas la donne. L'humour est omniprésent, même si tous les gags ne font pas mouches. On regrettera peut-être juste le mélange entre la comédie nostalgique d'un côté et la parodie de société qui, parfois, manque de liant. Notons enfin une finition de qualité... qui impose un tarif de vente relativement élevé.