L'histoire :
Une mère présente son nouveau mec, Martin, à son petit garçon Francky. Avant même que le gamin ait dit quoi que ce soit, Martin lui déballe : « Star Wars est une daube et le père Noël n’existe pas ».
Une longue queue d’attente s’est formée devant une porte de WC publique. Découvrant cela, le dernier arrivé exprime clairement : « Je vais vous tuer ».
Une petite fille, vraiment petite et un peu boulotte demande à sa mère : « Quand je serai grande, je vais devenir mince et belle comme toi, maman ? ». Et la mère de répliquer sans scrupule : « Je ne veux pas mentir »
Après s’être absenté quelques instant de son cabinet, un médecin revient voir son patient, un petit garçon assis sur sa table médicale. Il regrette d’avoir parlé d’un vaccin, car en réalité, il s’agit d’une amputation, comme le prouve la grosse scie qu’il tient dans sa main.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Une réplique politiquement incorrecte ou, a minima, à contrepied de celle attendue, est-elle toujours drôle ? C’est à ce postulat que nous convie avec ce petit bouquin à reliure souple Hugleikur Dagsson qui, comme son nom (impossible à composer avec deux Scrabbles réunis) le prouve, est islandais. A l’aide d’un dessin minimaliste au possible, que n’importe quel élève sorti de maternelle est capable de produire, l’auteur s’est en effet amusé à produire des dizaines de saynètes volontairement choquantes. Il décapite comme il respire, il dit bite au lieu de câlin, il vandalise les bases de l’éducation parentale, il met le bébé au four, il rit de la souffrance et imagine des situations incroyables pour la produire. Or lorsque Hully – comme l’appelle l’éditeur – ne dessine pas d’horreurs, il chasse des baleines. Pour bien donner le ton, en première de couv, le père noël a mis le feu à la ville et se gausse du résultat ; en dernière de couv, une maman vomit ses tripes dans la poussette de son bébé. Le problème, c’est que ce type d’humour peut tout à fait être efficient, mais son impact zygomatique dépend essentiellement du contexte décalé où il se découvre. Par exemple, les cours de dépravation sexuelle de Valérie Lemercier étaient drôles, lorsqu’elle les prononçait dans la peau d’une aristo coincée. Or autant d’horreurs empilées à la queue leu-leu dans un petit recueil, de manière aussi plate, et c’est l’indigestion assurée avant la page 10. Selon l’éditeur, ce genre d’humour fait un carton en Islande… et cet humour est susceptible de passer les frontières. D’où le titre : Et vous trouvez ça drôle ? Sans être particulièrement puritains, nous, nous avons une réponse…