L'histoire :
Ultimex avait un ami, Stéphane, qui s'est fait péter le caisson sous ses yeux. Alors quand lui et Steve reçoivent des messages émanant du téléphone de leur pote suicidé, ils sont un peu désarçonnés. On le serait à moins... Y a-t-il un champion du monde des connards pour leur jouer un ignoble calembour ? Ils vont en avoir le cœur net, mais la vérité est pire encore : en traquant le signal du téléphone, ils suivent un chemin qui les conduit en Enfer ! Là, ils rencontrent Ragenfred, un squelette mérovingien réincarné plus de 100 fois en 15 siècles de purgatoire ! Il est un peu pour eux comme un guide et il les aide à retrouver Stéphane. Pour cela, ils doivent dealer avec le Sénéchal, qui a le pouvoir de retrouver et localiser chaque âme damnée. Mais si une âme damnée qui meurt en Enfer se réincarne, ce ne sera pas le cas d'Ultimex et Steve, qui erreront éternellement dans les limbes du Bronx de Satan, s'ils y perdent la vie. En effet, les deux potos sont blessés au cours d'une rixe et ça commence à craindre grave pour leur gueule. Ou plutôt... pour l'orbite géante d'Ultimex, qui surplombe ses épaules ! Et la galère n'a pas l'air de s'adoucir quand ils se heurtent à nouveau à une bande hostile menée par Aaron, l'un des pires ennemis jurés d'Ultimex...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gad a été repéré il y a un peu plus de dix ans, suite à la mise en ligne de sa série. Depuis, son héros récurent, Ultimex, cet espèce de fumier de première, a connu dix parutions sur le papier. La provoc' est la caractéristique du personnage et de ses affres. Comme disait Gainsbarre, il est un affreux de la création ! A l'image des pages de garde, qui arborent les symboles qui lui sont chers, disons que sa vie se partage entre les armes à feu (calibre 45 minimum syndical), les lames tranchantes comme des rasoirs de barbier, l'alcool, la dope, le fric (toujours facile et extorqué, sinon c'est un truc de sale bourge) et les nanas. Mais à condition de réduire ces dernières à leurs zones érogènes. Et pourquoi pas les réduire en bouillie après coït. Bon, là on est mauvaise langue, le mec a tout de même été amoureux. Et forcément, à cause de ça, il va se mettre dans un pétrin pas possible puisque, vous l'avez compris au titre de cette suite, le voici désormais en Enfer. Alors la vision de l'Enfer par Gad, c'est un bordel sans nom, avec des âmes damnées réincarnées en à peu près n'importe quoi, des batailles épiques menées par Bonaparte, Bismarck et Churchill, improbables alliés. Oui Monsieur, oui Madame, si vous êtes un peu coincés de la raie, ce bouquin va vous la coiffer sauvagement ! Alors si le dessin est sacrément naïf, à la limite du simpliste, c'est aussi pour faire contraste avec ce délire total, au mauvais goût permanent. Pour autant, on trouvera quelques références solides à la mythologie (sans oublier des petites fiches techniques sympas sur divers artefacts mortels). Et puis, les origines mystérieuses du bonhomme-à-l'orbite-à-la-place-de-la-tête sont révélées avec cet opus (qui tient bien plus de l'Opus Satanus que de l'Opus Dei). Voilà donc un album de 126 pages défouloirs. Un truc stupéfiant, un OVNI qui ne se prend jamais au sérieux, mais qui est sérieusement torché. Une sorte d’aberration qui vous accroche bien la tête, avant de vous la mettre à l'envers, pour finalement la décoller, en réussissant l'exploit de ne pas vous la prendre. A bon entendeur, salUltimex !
