L'histoire :
Courtier fortuné travaillant pour une grande banque, Ultimex est un personnage nimbé de mystère. Sa tête est un immense œil, il est poursuivi par différents services secrets et, pour autant, il passe son temps vautré dans la luxure la plus totale. Il est avant tout un animal mondain à la recherche de sensations fortes. Les bagarres, les drogues, l'alcool et surtout les femmes faciles sont autant de prétextes à une série de péripéties impliquant notamment Steve, son faire-valoir prodigue qui, moralement parlant, ne vaut guère mieux que lui...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ultimex vous tirera des rires au forceps par l'absurdité des situations mises en place (un concours de « qui a essayé le plus de drogues avec un rival amoureux », une campagne électorale tuée dans l’œuf ou encore les stratagèmes du héros pour se débarrasser de cadavres encombrants). Mais aussi celle des personnages (Ultimex est toujours prompt à juger de la valeur d'autrui dans la société, alors que lui-même ne se rend à son lieu de travail qu'une fois tous les tremblements). A la fois ancré dans notre époque (Internet et ses inévitables applis sociales) et pourtant satire de l'ambiance machiste des années 70 (on pense aux films poilus de Bébel et d'Alain Delon), Ultimex pourrait ressembler à un remake de l'Homme de Rio joué façon OSS 117 et interprété par un Cary Grant ivre mort. Les dessins de Gad sont en noir et blanc, dans un dépouillé façon ligne claire et, pour être franc, ils ne sont pas la raison pour laquelle on lit Ultimex. La vraie raison sont les dialogues hilarants, les situations farfelues (encore qu'on peut souvent lire en filigrane une critique au vitriol de nos travers en société) et surtout ce qu'on qualifiera de « trash caviar », servi à la louche dans chacune des brèves aventures d'Ultimex (souvent 1 à 2 planches maximums). Réservé à un public très averti (bien que jamais dessinée, une des lubies sexuelles du héros implique une femme, consciente ou non, et un chat mort), cet Ultimate Ultimex est donc un indispensable pour les fans de réelle impertinence.