L'histoire :
La figure du Che est auréolée d’un prestige sans égal dans le monde. Grâce à la célèbre photographie de Korda, tout le monde connait le visage du révolutionnaire argentin mort en 1967 à l’âge de 39 ans. Cette icône moderne a inspiré de nombreux auteurs, chanteurs, romanciers, cinéastes mais elle a aussi quelques détracteurs qui ont mis en avant le côté obscur du Che. Jon Lee Anderson a eu envie d’écrire son histoire de manière la plus impartiale qui soit. Bien entendu, les personnalités publiques ne gardent pas la même réputation pour l’éternité. Les nouvelles générations peuvent revenir sur leurs héritages et porter un regard neuf. Comment présenter le Che à des jeunes qui n’ayant pas vécu les années 60-70 ne peuvent imaginer prendre les armes pour défendre leurs idéaux ? Jon Lee Anderson a décidé de raconter l’histoire de ce jeune argentin de bonne famille ayant étudié la médecine avant de s’engager dans le combat armé pour changer un monde qu’il trouvait injuste.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette biographie imposante de 427 pages du Che débute en novembre 1952, alors qu’il vit encore chez ses parents et étudie la médecine. Déjà à l’université, ses idéaux marxistes sont affirmés et il rêve de changer la face du monde. Cet album retrace le parcours du Che en Amérique latine mais également quand il a tenté d’exporter (sans succès) la révolution en Afrique avant de se faire exécuter en Bolivie. Evidemment, le destin du Che est intimement lié à celui de Fidel Castro qui apparaît comme le leader incontesté dans leur binôme. En cherchant à rester le plus factuel possible sur les événements qui ont émaillés la vie du Che, des zones d’ombre subsistent notamment sur les motivations profondes qui l’ont conduit à quitter Cuba et Castro. Ce portrait est sans complaisance et l’auteur ne fait pas l’impasse sur la détermination de cet idéaliste qui n’hésite pas à faire usage de la violence. Pour la narration, les auteurs ont recours à de nombreux articles de presse mais également des échanges épistolaires entre le révolutionnaire et les membres de sa famille. Graphiquement, le travail de José Hernandez est extrêmement abouti : on voit les évolutions physiques du Che, ses transformations. Les expressions des personnages sont saisissantes de réalisme.
