L'histoire :
Adam, le père de Léa, n’habite pas avec sa mère. Il vient donc souvent les mercredis après-midi pour les passer avec sa fille. Il l’emmène au musée du Louvre, au musée d’Histoire naturelle, à l’institut du monde arabe pour lui faire découvrir des trésors. Mais aussi, à travers l’art, il tente de lui faire découvrir ses origines. Mais Adam a une autre famille, avec une vraie épouse et un fils. Une famille qui a le droit de profiter de lui bien plus régulièrement qu’elle. L’enfant ne comprend pas trop la situation. Elle va en jalouser son demi-frère, Tom, qu’elle ne connaît pas. Son père lui dit souvent qu’il est quelqu’un de spécial, sans comprendre le sens de cette expression. Elle doit trouver sa place entre la jeunesse et l’insouciance de sa mère, Tamara, et l’absence de son père, beaucoup plus âgé. En grandissant, elle se retrouve face à un père vieillissant, qu’elle voudrait toujours plus présent à ses côtés. Elle porte des tenues et des coiffures provoquantes pour le faire réagir. Mais les réactions ne sont pas celles attendues. Toutefois sa mère la rassure. Elle était bien une enfant de l’amour...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Marie-Anne Mohanna propose dans son second roman graphique une histoire plus personnelle. A travers son double littéraire, Léa, elle nous parle de son père, Adam. Le titre de la bande dessinée sonne très juste par rapport au récit. Le choix du graphisme pour la couverture trouve tout son sens. Un père, petit et souriant, et dans son ombre géante, sa fille illégitime. Une fille en quête de sens sur son identité, sur sa naissance. Mohanna laisse volontairement des zones d’ombre sur la rencontre des parents, la vie de la seconde famille, la non-rencontre avec son demi-frère… Elle s’oriente vers les émotions, l’évolution de caractère de Léa et surtout son lien avec son père qu’elle aime éperdument. Une tendresse qui s’affiche par le partage de moments simples. Pour montrer ce lien, la dessinatrice a choisi de travailler uniquement en noir et blanc. L’illustration se situe entre la représentation « grossière » et l’approximation des gens et des décors. Comme s'il y avait une dualité entre l’enfant qui gribouille et la femme qui dessine. On ne doute pas que l’émotion est au bout crayon. Une touchante histoire autour de la figure du père, toute en retenue et en délicatesse.