L'histoire :
Joana, une jeune illustratrice portugaise, décide de partir quelques mois à Vilnius pour militer au sein la Ligue Gay Lituanienne. Joana et ses collègues bénévoles mettent tout en œuvre pour lancer la première « Baltic Pride » et ce, malgré les embuches que peut rencontrer l’organisation d’une telle manifestation dans un pays majoritairement homophobe. Il y a donc de multiples attaques, mais à la grande surprise de la LGL, les ennemis viennent aussi de l’intérieur de la communauté queer : un groupe Facebook® critique ouvertement la tenue de ce festival. D’après eux, il ne faut pas de publicité car cela pourrait renforcer les préjugés des gens. Suite à la publication des comptes de l’association, l’ONG se fait attaquer pour sa consommation excessive de gobelets et de cuillères en plastique par un reporter… Un droit de réponse est apporté rapidement pour contrer cette basse attaque contre l’organisation. Puis la nouvelle attaque vient de la mairie, car la municipalité s’oppose au trajet de la Baltic Pride. La LGL n’a alors pas d’autre moyen que d’aller en justice afin d’obtenir réparation. Cette décision de justice sera déterminante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’auteure Joana Estrela nous fait découvrir à travers ces pages la vie quotidienne d’une militante lesbienne dans l’un des pays les plus homophobes de la planète. Joana évoque aussi les relations sentimentales entre bénévoles ; et il s’avère que la recherche du Grand Amour entre deux femmes est à peu près aussi compliquée que chez les couples hétéros. Le dessin simple et bicolore (blanc et bleu) est agréable à lire. Le trait des personnages est un peu enfantin, mais l’ensemble de ce one-shot est cohérent graphiquement et fonctionne plutôt bien. Ce qui est en revanche gênant, ce sont les trop nombreuses ratures dans les phylactères (bulles). Régulièrement, un mot mal orthographié est raturé et réécrit à côté. Peut-être que l’auteure et/ou l’éditeur trouvait l’idée intéressante afin de montrer la spontanéité du récit… mais malheureusement cette technique confère plutôt à l’ouvrage un aspect négligé. Hormis ce détail, Propaganda a le mérite de parler d’un sujet délicat et rarement traité, qui devrait donc être mis entre toutes les mains.