L'histoire :
Au milieu des années 90, deux amis d'enfance, Rick et Bass, adorent passer leurs journées dans les salles de jeux où ils essaient de dépasser leurs propres records au flipper. Rick est excentrique et un brin provocateur ; Bass plus réservé et un peu suiveur aussi. Ce dernier est éperdument amoureux de Jeanie, la gérante de la salle, mais si celle-ci est franchement sympathique avec lui, elle ne semble pas vraiment sur la même longueur d'onde. Rick et Bass aiment se mettre dans de sales draps et n'hésitent pas à voler ou chercher des noises à des types plus nombreux qu'eux. Bass aime beaucoup bricoler. Il a même un doux rêve : celui de créer son propre flipper. Pour cela, il travaille secrètement sur sa conception de chez lui et se rend souvent à la boutique du vieux Lazlo, où il récupère diverses pièces électroniques ou mécaniques. Alors qu'il se trouve là-bas, il demande au vendeur s'il a en stock des feux d'artifices. Bass souhaite impressionner Jeannie. Un brin naïf, il voit Rick se moquer de lui et jeter un mégot dans le carton rempli de fusées qu'il ramène via le métro...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si les termes « extra ball » et « high score » vous sont familiers, vous avez plus d'un point commun avec l'auteur de Tilt. Cet album va en effet parler de flipper et pas que ! L'histoire nous raconte les déboires de deux amis d'enfance, Rick l'exubérant et Bass le timide, au milieu des années 90, là où les passions pour les salles de jeux d'arcades étaient à leur comble. Les deux loustics déambulent, se cherchent des occupations et se retrouvent souvent au milieu de plans galères. Entre leur tentative d'acheter de l'ecstasy ou leur achat de feux d'artifices, rien ne se passe simplement. Entre coups de speed et désillusions, nos deux héros vont tour à tour chercher un but à leur quotidien. Rick rêve de créer une entreprise sans savoir réellement quoi ; Bass a quant à lui des capacités techniques et il est aussi secrètement amoureux de Jeannie, celle qui gère la salle de jeux. Rune Ryberg décrit assez justement les trajectoires parallèles, puis différentes, des deux amis. Ce premier album se révèle particulièrement réussi. Narration et découpage sont efficaces, l'humour est présent et les diverses thématiques abordées servent malicieusement la progression du récit. L'artiste apporte à Tilt un style visuel et esthétique pertinent, évoquant parfois Sfar, Guillaume Singelin ou même la scène indé américaine. Cet ouvrage se révèle un parfait témoignage du passage d'un âge à un autre, de la fin de l'insouciance et de l'arrivée des responsabilités dans une vie. Une belle découverte !