L'histoire :
Léa Graslin est une ancienne flic qui a tout plaqué afin de devenir détective privée. Depuis qu’elle s’est lancée dans cette aventure, la majorité des affaires qu’on lui propose sont des cas d’adultères et la chasse aux époux infidèles est une chose qui lui semble bien peu palpitante. Une nouvelle fois, une épouse éplorée vient lui demander de discerner où son mari passe le plus clair de son temps et surtout avec qui. A la vue de la photo, Léa est étonnée, mais elle cache ce sentiment à sa cliente. En quittant son bureau, Léa passe voir son père à son magasin, un sex-shop, duquel elle sort avec une paire de menottes, pour dit-elle, s’amuser un peu. Elle se dirige ensuite à l’hôtel tenue par sa mère, qui lui dit alors que son client l’attend. En rentrant dans la chambre, l’homme s’avère être celui qu’elle est censée compromettre… mais le souci est qu’elle est la maîtresse en question. En partant, Léa laisse son amant attaché au lit afin qu’il choisisse entre elle et sa femme. Dans la rue, un motard cherche à tirer sur la détective qui tente de le rattraper, en vain. Le matin suivant, Léa a la mauvaise surprise de voir que son amant a été tué et qu’il est toujours attaché avec ses menottes, faisant d’elle la principale suspecte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En ouvrant Léa Graslin, la surprise est grande. En effet, les personnages zoomorphiques se font rares en BD, d’autant plus que ceux-ci ressemble curieusement à ceux de Blacksad, série qui délaisse actuellement un peu ses fans. C’est donc avec la lourde tâche de « remplacer » la série de Guarnido que l’on on découvre cette Léa Graslin, fruit d’une collaboration franco-chinoise. Publiée par l’éditeur-maître de la bande dessinée chinoise en France (Xiao Pan), la qualité visuelle ne déçoit pas. On retrouve une sorte de croisement entre le style de l’auteur espagnol et un aspect beaucoup plus disneyen ! Le trait est moins précis dans les décors ou même sur les personnages, mais il reste de bonne qualité. Les couleurs informatisées sont par contre un peu trop répétitive et la palette reste restreinte. Concoctée par Julien Moca, l’histoire est assez simple, montrant un véritable travail sur les dialogues et les séquences humoristiques. Le scénariste ne perd pas de temps : 8 pages suffisent pour nous dévoiler les courbes de sa détective. Jouant à fond sur le créneau de Blacksad, les similarités se multiplient sur bien des points. Certains rejetteront ce Léa Gralin en bloc, ce qui, il faut bien l’avouer, serait dommage car l’histoire est sympathique, bien que classique, et son visuel étonnant. Cette lecture est fort divertissante et peut-être les éventuelles suites sauront prendre un ton un peu plus personnel…