L'histoire :
Août 1942, sous l’occupation allemande. Le petit Sébastien se promène avec son grand-père César dans les estives alpines. César remarque des traces de bêtes égorgées et accuse la « bête » qui tue les moutons et dont on parle au village. Sébastien n’est pas trop impressionné : il reprend seul le chemin du chalet. En chemin, il croise un énorme chien blanc, grognant et tenant un lapin entre ses crocs. Le chien est mis en fuite par Guillaume, le médecin du village, qui raccompagne Sébastien en bas. Ils sont accueillis à Bonneval par les allemands, qui suspectent Guillaume de jouer le passeur pour des clandestins. Guillaume prétend être allé soigner une crise de goutte de César, qui vit en montagne. Dans les jours qui suivent, Sébastien recroise de nouveau le chien blanc en montagne, qui est en fait une chienne, mieux disposée à se laisser approcher. L’enfant parvient à caresser et à sympathiser avec l’animal : il se rend bien compte que ce n’est pas elle qui égorge les moutons. Il la baptise Belle et joue de plus en plus avec elle. Jusqu’au jour où ils croisent deux patrouilleurs allemands qui s’amuse à dégommer des cabris avec leurs fusils…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si les personnages sont globalement ceux des 6 romans éponymes écrits par Cécile Aubry dans les années 60, l’histoire n’est issue d’aucun d’eux. Cette adaptation en one-shot reprend en fait la trame du film de Nicolas Vanier qui sort concomitamment sur nos écrans de cinéma. Dans le scénario de Juliette Sales et de Fabien Suarez, l’histoire d’amitié entre l’enfant et l’animal se noue sous l’occupation allemande, avec un enjeu d’exfiltration de juifs à travers les cimes enneigées, vers la Suisse. L’album fait donc office de complément doublon et marketing au film, mais il permet de revivre autant de fois que souhaitées cette aventure romanesque grand-public. D’autant que le casting du dessinateur est plutôt favorable : Jean-Marc Stalner (à ne pas confondre avec son frère Eric) est désormais un vétéran bien connu du 9ème art. Sous ses crayons et par le truchement d’une narration souvent visuelle et silencieuse, les Alpes se dévoilent en cinémascope. Un léger manque de rythme peut se faire sentir, tout comme certaines problématiques se trouvent franchement diluées (la rivalité amoureuse autour d’Angélina, entre l’officier allemand et le médecin). Cela est sans doute dû à la progression par séquences (la découverte de l’animal, la phase d’approche, sa blessure, sa disculpation…) et aux ellipses : ce qui fonctionne sur un film d’1h30, passe mal le filtre de la lecture en 20mn… Notons enfin en annexes une interview de Mehdi El Glaoui, fils de Cécile Aubry, qui a joué à la fois dans le feuilleton des années 60 et dans le film de Nicolas Vanier (il a le rôle d’André).