L'histoire :
A la naissance d’Oksa Pollock, dans les couloirs de la maternité, sa grand-mère Dragomira fonde sur ce bébé de grands espoirs, tandis que son père Pavel est inquiet. Serait-elle l’héritière du trône d’une mystérieuse civilisation ? Ils laissent tous deux au temps d’en décider. Treize ans plus tard, la famille quitte Paris pour s’installer à Londres. Dans le déménagement, tandis qu’Oksa joue avec les cartons, la grand-mère se fait livrer au 3ème étage de l’immeuble de curieuses caisses. En sortent des créatures étranges et facétieuses : des « foldingots » (nains aux grandes oreilles) serviables et flagorneurs, un « abominari » râleur (créature dégingandée brune et filiforme), des grenettes (grenouilles volantes), un gétorix (sorte de patate chevelue)… Oksa retrouve le lendemain son ami Gustave au collège français Saint Proximus. Il est logique qu’ils se suivent et se connaissent bien : leurs papas sont associés. Dès le premier jour, Oksa devient une cible de railleries de la part du prof de physique. En classe, elle cède à la panique et tombe dans les pommes. Le soir venu, Dragomira, toujours prévenante, la rassérène. La nuit suivante, Oksa s’aperçoit accidentellement qu’elle possède désormais des pouvoirs de télékinésie et de pyrokinésie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album est sans doute un collector : le dernier estampillé 12bis, avant que la maison d’édition aux finances défaillantes ne soit aspirée par le groupe Glénat. En marge de ces considérations éditoriales, Oksa Pollock est avant tout une série de romans jeunesse à succès créés par Anne Plichota et Cendrine Wolf. Dans la droite lignée d’Harry Potter, ces aventures d’obédience fantastique, prévues pour couvrir 6 livres, furent tout d’abord auto-éditées avant d’être publiées par les éditions Xo (en 2010). Elles mettent en scène une adolescente qui se découvre soudain des pouvoirs magiques et un héritage lourd à porter : elle serait la future souveraine d’Edéfia, une civilisation dans un pan de la réalité parallèle au notre. Le duo Corbeyran-Nauriel, qui a la charge de l’adaptation BD, a déjà réalisé la série Nanami (en 5 tomes), dont le registre et le décorum sont en tous points conformes à Oksa Pollock : un contexte initial contemporain, un fastueux monde parallèle, une jeune princesse ingénue qui fait une initiation progressive, des pouvoirs magiques et… mille raisons pour Nauriel, au trait manga-formé éprouvé, de dessiner des palais aux architectures flamboyantes, de belles robes et des apparats royaux enluminés. Ce premier tome reste toutefois bien sage sur ce plan, se contentant d’une mise en place essentiellement ancrée dans la sphère contemporaine. Les lecteurs de Nanami peuvent donc se lancer en toute confiance dans ce prolongement (qui n’en est pas un), car malgré l'arrêt de 12bis, le tome 2 est d'ores et déjà annoncé chez Xo (tout seul).