L'histoire :
Le commissaire Chaussette (un chat) déjeune dans un troquet de Valencienne avec son chef, Dulapin (un lapin). Au comptoir, une espèce de capitaine de Marine grogne, tout en mangeant une assiette d’œufs et de lard. Il menace de s’en prendre à quiconque approcherait du coffre qui est la cabine de son bateau. Le type est tellement bizarre, que Chaussette et Dulapin décident de le suivre dès sa sortie du restaurant. Chemin faisant, ils repèrent un ticket de musée qui tombe de la poche de leur suspect. Puis il voit aussi un curieux individu qui s’éloigne du quai où est stationnée la péniche « Amiral Benbow ». L’individu pleure en entrant dans sa cabine : la carte au trésor du capitaine Flint, qu’il conservait précieusement, lui a été dérobée ! Chaussette décide de rester observer un peu les environs, en planque dans sa voiture. Il remarque un filou qui vient tabasser le capitaine, puis saute à l’eau ! Chaussette est trop hydrophobe pour tenter de l’attraper vers l’autre rive. Plus tard dans la journée, on dépêche Chaussette au muséum d’histoire naturelle. On leur a volé une précieuse graine, jadis rapportée par le professeur Cuvier lors de son expédition à bord du bateau « Capitaine Flint »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Berteaux, auteur de BD amateur valenciennois, lançait en 2018, avec cette Ile de la graine, la première aventure jeunesse d’un commissaire zoomophique félin, la première d’une série qui compte déjà trois albums en 2021. Il s’agit ici essentiellement d’une relecture du célébrissime roman L’île au trésor de JL Stenvenson, mais à la sauce contemporaine et de proximité. Autant dire une gageure impossible à tenir… Pour autant, depuis la bonne ville de Valenciennes, à laquelle l’auteur rend hommage à travers différents points de vue, le commissaire Chaussette et son chef Dulapin finissent par embarquer réellement à bord d’un voilier. Les différentes étapes du roman original se retrouvent alors effectivement rafistolées au cours d’une intrigue faite de bric et de broc, à la fois improbable, décousue et ardue à comprendre. A la trame contemporaine, Berteaux se raccroche en plus le scénario de l’île au trésor à un prisme écologique, à partir de la disparition d’une graine dérobée au Museum d’Histoire Naturelle (bien qu’il n’y ait pas de tel musée à Valenciennes… pas plus que de métro parisien !). Bref, cette histoire est très largement bancale, à la fois dans son fond et dans son rythme. Néanmoins, des personnages zoomorphiques (pas très bien dessinés, avec des mains à l’envers, des perspectives impossibles, des erreurs de couleurs…) et des couleurs chatoyantes se dégage quand même pas mal de sympathie.
