L'histoire :
En 2789, la violence semble avoir totalement disparue de la surface de la terre. Les hommes vivent en parfaite harmonie, préférant confier leurs conflits à un ordinateur législateur qui décide de l’application d’une solution après avoir simulé leur résolution. Pourtant, à la tête de la patrie d’Almoravie, l’impétueux Lasi a décidé de profiter de cet état de pacifisme conjugué avec passivité, pour avoir de nouveau recours à la violence. Il a entraîné derrière lui une armée d’homme en armures prêts à tuer pour avoir le dessus. Par l’entremise de Poluks Morte, à la tête du conseil de défense des civilisations unies, l’état envoie alors un artiste hypnographique, Nobi Meryn, pour organiser la résistance non-violente de l’empire de la raison. Exilé dans une jungle pénitencière où règne un climat de sauvagerie pure, ce dernier fait la connaissance de Kastor Morte, frère banni de Poluks. A son contact, Nobi reprend peu à peu la notion de la barbarie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la base, cette série de science-fiction et/ou d’heroïc-fantasy se propose d’aborder un sujet philosophique usuel, autour de l’instinct humain pour la lutte et de l’éventuelle aptitude de l’homme à devenir définitivement pacifique. L’homme se dénature t-il en acceptant la non-violence ? Est-ce possible et/ou souhaitable ? Il y avait sans doute beaucoup mieux à faire autour de ces sujets que cet embrouillamini narratif, qui enchaîne les séquences lambda dans la plus grande confusion. Plutôt que L’empire de la raison, les auteurs nous livrent ici « l’empire du désordre ». Quelques clins d’œil à la Rome antique tombent comme un cheveu sur la soupe (Kastor et Poluks)… et surtout tout raisonnement « philosophique » a disparu de ce second volet. Le propos nébuleux et abscond fait au contraire la part belle à des scènes de violence gratuites (et embrouillées), voire à des scènes dénudées largement dispensables. Si encore cela était dessiné avec délicatesse ou volupté ! Car si le graphisme de Tiberiu Beka évolue bien dans un univers SF et HF (vaisseaux chromés et monstres plein de cornes…), il n’est pas très appliqué sur les personnages qu’on a bien du mal à différencier. Bref, une série à des années lumières de ses ambitions…